Des milliers de documents appartenant à la police chinoise ont été livrés et publiés par plusieurs médias internationaux. Des documents révélant des informations sur la situation des Ouïgours dans les camps de « rééducation ».
« Si les élèves n’écoutent pas les consignes, les policiers armés peuvent effectuer des tirs de semonce. Si les élèves ne cèdent pas à la dissuasion, s’ils continuent de faire monter la tension, tentent de s’échapper ou de s’emparer des armes des agents, ceux-ci les tueront. » Ces élèves ce sont les ouïgours, voici une des instructions retrouvées dans un des 100 000 documents piratés qui ont été livrés au chercheur allemand Adrian Zenz. Un piratage effectué pendant la visite de Michelle Bachelet, ancienne présidente du Chili qui est venu rendre visite à Xi Jinping, avec pour principal objectif, d’enquêter sur la répression des Ouïgours.
Un enfermement qui dure
Déjà un peu plus de quatre ans que les médias ont dévoilé les conditions d’enfermemement sinistres de la minorité musulmane de Chine, les Ouïgours. Enfermés pour « être rééduqués », les Ouïgours subissent une surveillance massive dans des camps de rééducation, mais pas seulement. Plusieurs témoignages sur des tortures, la stérilisation des femmes ou encore l’obligation de manger du porc seraient les pratiques quotidiennes des soldats chinois sur ces milliers de personnes. Mais pourquoi ?
Une minorité qui ne vivrait pas selon les conditions chinoises, qui ne se plierait pas au règlement. Le Parti communiste chinois s’était exprimé à ce sujet expliquant que ces personnes étaient incarcérées dans des « centres de formation professionnelle » pour « lutter contre le terrorisme », « favoriser la stabilité sociale » et « éduquer et transformer » cette minorité pour leur offrir des “opportunités d’emploi”. Des propos fortement remis en question face aux techniques utilisées pour cette fameuse « formation professionnelle ».
Documents compromettants
« C’est plus que le pourcentage de détenus pendant le goulag stalinien. » 12 % de la population subirait actuellement cette répression. 12 % enfermés dans le district de Konasheher à l’extrême Ouest de la Chine, un pourcentage qui vient accompagner les 900 000 à 2 millions de personnes qui ont connu les murs du camp depuis 2017. Des documents prouvant l’obsession de Pékin sur le caractère répressif de la rééducation des Ouïgours. Mais qui illustre également un recrutement d’environ 150 000 policiers depuis la mise en place des camps. Des centaines de photos de détenus stockées et publiées par Le Monde.
« Xinjiang Police Files » : révélations sur la machine répressive chinoise contre les Ouïgours https://t.co/Wvp8U9I1Bk
— Le Monde (@lemondefr) May 24, 2022