Icône du mouvement punk, retour sur le parcours de la styliste britannique Vivienne Westwood, décédée à 81 ans jeudi 29 décembre 2022.
Née Vivienne Swire, elle devient Westwood suite à son premier mariage qui durera 4 ans. Elle quitte sa région natale à 17 ans pour Londres, où elle y étudie la mode. Elle y rencontre Malcolm McLaren, le futur manager des « Sex Pistols ». Animés tous deux par le même désir de rompre avec la génération « Peace and Love », le couple se lance dans la confection de vêtements, puis ouvre une boutique « Let it rock » sur King’s Road en 1970.
« J’utilise juste la mode comme une excuse pour parler de politique. Parce que je suis une créatrice de mode, cela me donne de la voix et c’est vraiment bien », déclarait-elle.
Pionnière de l’ère punk britannique, connue pour ses créations non-conventionnelles, Vivienne fut surnommée « The Terrible Child of Fashion ». Son essor a commencé dans les années 1970 grâce aux t-shirts accrocheurs, hauts excentriques cloutés d’épingles ou de lames de rasoir. Elle déclina également des t-shirts érotiques, tenues SM, talons hauts ou collants en vinyle composent les tenues que Vivienne Westwood porte devant d’autres célébrités.
Soulignez son attitude insolente envers l’establishment de la mode. Les passants sont médusés. Le succès est au rendez-vous. Leur proximité avec « Sex Pistols », le hit mondial « God save the Queen », a cimenté la paire dans l’univers punk.
La créatrice fut décorée par Sa Majesté en tant qu’officier dans l’Ordre de l’Empire Britannique, un prestigieux ordre de chevalerie instauré par son grand-père le roi George V en 1917. Fidèle à son image excentrique, elle a choisi de faire tournoyer sa robe lors de la prise de photos par les journalistes, sans sous-vêtements.
Exubérante sur les podiums
Le style Westwood se renouvelle sans cesse, amenant les tenues traditionnelles de corsaire à nos jours. Elle faisait parader des femmes libérées dans de magnifiques tenues en dentelle qui accentuaient leurs courbes. De plus, certaines de ses créations lui causeront même la censure. Patriote, les références anglo-saxonnes ne sont jamais loin et mettent en valeur ses performances, entre plaid et kilt revisités. À son palmarès, on peut bien sûr citer sa collection à l’effigie de la reine Elizabeth II, conçue pour célébrer son jubilé de diamant en 2012.
Fun fact : Camilla, l’actuelle reine consort du Royaume-Uni, a plusieurs fois fait appel aux talents de Vivienne Westwood à titre personnel.
Sortir de l’économie de consommation
Mais avant toute chose, Vivienne était aussi connue pour son coté engagée. Elle n’hésitait pas à mettre en avant lors de ces défilés des causes qui lui tenaient à coeur, notamment l’environnement. Depuis 2008, ses combats sont transmis à travers ses collections. Elle s’alarmait pour que la population se tourne vers une mode plus responsable et vertueuse des écosystèmes.
“Au XXe siècle, le monde était le cadet de nos soucis. Nous prenions tout pour acquis, l’avenir y compris et nous voilà donc aujourd’hui devenus des espèces en voie de disparition », écrit-elle dans son journal.
Icône pop culture
Westwood a habillé Lil Kim, à FKA Twigs et Carry Bradshaw. Mais il n’y a pas que ses robes et ses bustiers qui sont iconiques. Il y a aussi ses bijoux, et notamment, un collier de perles né dans les années 1980.
Il y a plus de 20 ans sortait Nana, le manga mythique et rebelle d’Ai Yazawa. La plupart des pièces sont directement inspirées de collections de Vivienne Westwood. On peut notamment y apercevoir le célèbre Three Row Pearl Choker avec en son centre ce qui ressemble à une planète Saturne incrustée, mais qui en réalité est une réplique d’un joyau de la couronne britannique, un “orb”.