Le projet français d’un vaccin par voie nasale contre le COVID-19 passe au niveau supérieur. Présenté le jeudi 20 janvier par l’équipe de recherche BioMAP de l’INRAE – Université de Tours – Infectiologie et Santé Publique, il connait des résultats prometteurs. À présent, les tests à l’échelle humaine et sa production sont les pistes envisagées.
Naissance de Lovaltech
BioMAP accélère les choses. Grâce à des résultats pré-cliniques satisfaisants effectués sur des modèles murins, l’équipe de recherche a annoncé la création de la start-up LoValtech qui « détient désormais une licence exclusive d’exploitation mondiale du brevet portant sur le vaccin », rapporte l’INRAE (Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement). Avec une aide de près de 3 millions d’euros de la part de l’ANR, la région Centre-Val-de-Loire, le ministère de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation et l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes, la jeune entreprise est chargée de conduire le développement du vaccin nasal anti-Covid en vue de réaliser des essais sur les hommes.
Une « neutralisation précoce du virus »
Cela fait depuis juin 2020 que BioMAP travaille sur le projet. Et les résultats sont convaincants. Conçu à partir de protéines virales dont la protéine Spike, le vaccin nasal administré par spray pourrait s’adapter à toutes formes de virus. « Les tests pré-cliniques menés en laboratoire avaient démontré l’efficacité du vaccin candidat après deux immunisations par voie nasale espacées de trois semaines, tant en termes de réponse immunitaire que de neutralisation précoce du virus original, diminuant considérablement le risque de contamination par un individu vacciné », explique l’INRAE. Son efficacité a également été testée sur le variant Delta, lors d’essais supplémentaires.
Une mise sur le marché prévue fin 2023
C’est le groupe toulousain GTP Bioways, spécialisé dans les biomédicaments, qui sera chargé de produire des lots cliniques au 2ème trimestre de 2022, dans l’objectif de se lancer dans les essais cliniques sur l’homme. Si les tests aboutissent à des résultats concluants, la mise sur le marché du vaccin pourrait être autorisée à l’horizon fin 2023, début 2024. L’INRAE est confiante : « ce projet peut contribuer à la sortie de crise pandémique ».