Ce vendredi 18 mars, les missiles hypersoniques Kinjal ont été employés pour la première fois dans ce contexte de guerre dans le but de détruire un entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l’aviation de l’armée ukrainienne dans la localité de Deliatine, dans l’Ouest de l’Ukraine.
Des projectiles « invincibles » selon Poutine
Ces projectiles destructeurs ont été testés avec succès pour la première fois en 2018, mais ont été inaugurés dans de réelles conditions de guerre ce vendredi. L’utilisation de ces nouvelles armes est une première mondiale. Jugés « invincibles » par Poutine, ces missiles hypersoniques Kinjal, traduit par « Poignard » en russe, font partie d’une nouvelle famille d’armes développées par la Russie.
Le porte-parole du ministère de la Défense, Igor Konachenkov a annoncé samedi 19 mars : « Le 18 mars, le complexe aéronautique Kinjal avec ses missiles balistiques hypersoniques a détruit un important entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l’aviation de l’armée ukrainienne dans la localité de Deliatine, dans la région d’Ivano-Frankivsk ». Tirés en Ukraine, ils pourraient atteindre les 12.000 km/h et défieraient tous les systèmes de défense antiaérienne, selon Moscou. Décrits comme plus maniables, plus destructeurs et plus difficiles à contrer, ils seraient également très difficilement détectables grâce à leur rapidité et leur maniabilité.
Vassili Kachine, analyste militaire et directeur d’un centre de recherche de la Haute école d’économie de Moscou, affirme en effet que « de telles infrastructures sont difficiles à détruire avec des missiles classiques. Le missile hypersonique a lui une capacité de pénétration et une puissance destructrice plus importantes du fait de sa très haute vitesse ».
Une stratégie d’intimidation et de communication
Ces armes redoutables auraient été utilisées deux fois depuis cette semaine pour détruire des endroits stratégiques ukrainiens : la première fois le vendredi 18 mars qui visaient l’entrepôt souterrain d’armements et la deuxième fois ce dimanche 20 mars sur une réserve de carburant dans la ville stratégique de Mykolaïv, le « dernier verrou ».
« Une importante réserve de carburant a été détruite par des missiles de croisière Kalibr tirés depuis la mer Caspienne, ainsi que par des missiles balistiques hypersoniques tirés par le système aéronautique Kinjal depuis l’espace aérien de la Crimée », a déclaré le ministère de la Défense dans un communiqué.
L’utilisation à plusieurs reprises de ces puissants projectiles serait une opération de communication dans le cadre d’une guerre psychologique, et aurait comme but principal l’intimidation. L’avance des Russes concernant l’armement inquiétait déjà l’Europe et les États-Unis, et son utilisation inédite laisse à penser que la Russie transmet un message aux membres de l’Otan. Elle pourrait d’ailleurs inaugurer une course à l’armement.
En effet, pour l’expert militaire russe Pavel Felgenhauer, l’utilisation de ces nouvelles armes ne change pas le champ de bataille sur le fond, mais a, en revanche, un effet sur le plan de la propagande psychologique, pour faire peur à tout le monde, rapporte t-il à Libération.
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