Vendredi 23 décembre, une fusillade a éclaté dans le 10e arrondissement de Paris, près du Centre culturel kurde, faisant trois morts et trois blessés.
L’assaillant armé d’un pistolet et d’une mallette contenant plusieurs munitions, a ouvert le feu rue d’Enghien, touchant alors le Centre culturel kurde, un restaurant et un salon de coiffure. Les passants se sont réfugiés dans les différents commerces de la rue afin de se mettre à l’abri des balles. Le bilan de la fusillade s’élève actuellement à 3 morts et 3 blessés.
« On a vu des gens qui courraient à droite, à gauche. Cinq-six minutes après, on est rentré dans le salon de coiffure », a confié un passant à l’antenne de BMFTV.
L’auteur de la fusillade est un homme de nationalité française, âgé de 69 ans et retraité de la SNCF. Il a brièvement été blessé au visage lors de son interpellation et placé en garde à vue.
Des antécédents judiciaires connus
Le tireur était connu de la justice pour des faits de violences armées. En juin 2017, il avait déjà été condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis et à une interdiction de détenir ou de porter une arme pendant 5 ans. En décembre 2021, il a été mis en examen pour violences avec préméditation et à caractère raciste pour avoir attaqué un camp de migrants au sabre dans le 12e arrondissement de la capitale. Il a ensuite été placé en détention provisoire puis sous contrôle judiciaire le 12 décembre dernier.
La communauté kurde ciblée par l’attaque
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, s’est rapidement rendu sur les lieux de la fusillade afin d’exprimer ses condoléances à la communauté kurde. Il a également informé que les lieux de la communauté feraient l’objet d’une surveillance accrue sur tout le territoire afin d’éviter des éventuelles menaces.
« Ses motivations étaient une attaque contre les étrangers », a affirmé Gérald Darmanin.
Un acte dramatique qui survient neuf ans après l’assassinat de trois militantes kurdes dans le même arrondissement. Si le parquet de Paris n’a toujours pas qualifié la fusillade d’attentat terroriste, pour Agit Polat, porte parole du Conseil démocratique kurde en France, il n’existe aucun doute sur la nature terroriste de l’acte.
« C’est de nature politique. C’est un attentat terroriste pour nous. Nul doute sur l’implication d’une façon ou d’une autre de la Turquie derrière ces assassinats (…) comment se fait-il qu’un profil comme celui de l’assaillant d’hier vienne, en l’espace de 11 jours, se saisir d’un arsenal comme celui-ci à l’approche de la commémoration des dix ans du triple meurtre », a confié Agit Polat lors d’une conférence de presse.
Le parquet a annoncé ce samedi la prolongation de la garde à vue de l’assaillant, qui se serait revendiqué « raciste » et aurait avoué aux enquêteurs avoir ciblé la communauté kurde.