Un prêtre a été mis en examen dimanche et a été placé en détention provisoire pour viol aggravé sur un adolescent de 15 ans, à Paris. Il est également suspecté d’usage « illicite de produits stupéfiants ».
L’abbé Yannick Poligné, âgé de 51 ans, curé de la Paroisse Saint-Louis-Marie en Brocéliande, à Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine), dans le diocèse de Rennes a été placé en détention provisoire. Il a été mis en examen pour viol aggravé et fait face à plusieurs chefs d’accusation, dont « provocation de mineur à l’usage de stupéfiants », « usage illicite de produits stupéfiants » et « mise en danger d’autrui ». Les faits se sont déroulés dans la nuit du 3 au 4 novembre. Le parquet précise que le prêtre est suspecté d’avoir administré une substance « à la victime, à son insu, afin d’altérer son discernement et le contrôle de ses actes ».
Selon une source proche du dossier à BFMTV, le prêtre serait porteur du VIH et aurait eu un rapport non protégé avec le jeune homme de 15 ans. L’enquête est entre les mains de la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire parisienne.
Rencontre via une application
Selon une source proche du dossier, le prêtre de 51 ans et le mineur se seraient rencontrés sur Grindr, une application de rencontres homosexuelles. Ils se sont ensuite donné rendez-vous dans un hôtel de la capitale et Yannick Poligné lui aurait proposé diverses drogues, qui ont rendu malade le jeune garçon de 15 ans, avant d’avoir une relation sexuelle. La victime a qualifié les rapports de « brutaux ».
Selon RTL, le mineur a pu être secouru par les pompiers après avoir prévenu ses amis qui l’ont ensuite géo-localisé à l’aide son téléphone. Le prêtre aurait affirmé qu’il pensait que le garçon était majeur, car celui-ci lui aurait dit sur l’application et confirmé lors du rendez-vous. Le quinquagénaire a aussi déclaré qu’il avait l’habitude de procéder de cette manière : donner des rendez-vous, prendre de la drogue avant d’avoir des relations sexuelles avec des personnes majeures.
« Beaucoup se sentent trahis »
« Je veux avant tout assurer la personne victime de ma compassion et de mon entier soutien. Je comprends et partage la douleur, la colère ou la stupéfaction que les fidèles et les prêtres du Diocèse de Rennes peuvent éprouver, et tout spécialement les paroissiens de la paroisse Saint-Louis-Marie en Brocéliande et des autres lieux où il a exercé un ministère pastoral. Beaucoup lui ont fait confiance et se sentent trahis. Je viendrai les rencontrer et les écouter dès ce week-end et dans les jours qui suivent. Avec eux en particulier et avec tous les fidèles, les prêtres, les diacres, les consacrées du Diocèse, nous allons traverser cette épreuve ensemble », a déclaré l’archevêque de Rennes, Pierre d’Ornellas, dans un communiqué.