Le gouvernement américain a proposé un accord à la Russie, le 27 juillet, visant à échanger le Russe, Viktor Bout, condamné à 20 ans prison aux Etats-Unis contre Brittney Griner, star de la WNBA et le marine, Paul Whelan, tous deux retenus en Russie.
La star de la WNBA, Brittney Griner, a été arrêtée à l’aéroport de Moscou, en février, et est détenue en Russie pour possession de drogues. La double médaillée olympique rejoignait son équipe russe d’Ekaterinbourg, où elle évolue depuis 2014-2015 entre l’automne et le printemps lors de la période de pause de la WNBA. Le 27 juillet, le gouvernement américain, avec l’approbation du président Joe Biden, a proposé à la Russie d’échanger Viktor Bout contre la libération de Brittney Griner et de Paul Whelan.
Ce dernier est un marine qui a été arrêté en 2018 en Russie et a été condamné à 16 ans de prison pour espionnage. Viktor Bout est, quant à lui, un trafiquant d’armes russe qui a été arrêté en 2008 en Thaïlande avant d’être extradé aux Etats-Unis où il a été condamné à 25 ans de prison.
Les proches de Brittney Griner ainsi que ceux de Viktor Bout disent que les deux prisonniers ne sont pas aux courants de ces pourparlers. « Nous nous sommes parlé [mardi] au téléphone et Viktor ne sait rien de négociations entre la Russie et les États-Unis pour l’échanger », a déclaré Alla Bout, l’épouse du trafiquant d’armes, alors que les avocats de la basketteuse ont dit ne pas avoir non plus été informés de pourparlers.
Un échange de prisonniers concluant en avril dernier
Si Washington propose cet échange de prisonniers, c’est parce qu’en avril dernier, cette manœuvre avait été concluante et avait permis la libération d’un ancien marine retenu en Russie. Les Etats-Unis avaient obtenu la libération de l’ex-marine, Trevor Reed, en échange de celle de Konstantin Yaroshenko, un pilote russe condamné à 20 ans de prison par la justice fédérale pour trafic de cocaïne.
Pendant longtemps, les Etats-Unis ont été sceptiques à ces échanges de prisonniers puisque cela peut inciter les autres pays à détenir des Américains et à les utiliser comme monnaie d’échange contre la libération de criminels étrangers condamnés aux Etats-Unis. Cependant, la décision d’échanger Yaroshenko contre la libération de Trevor Reed avait été saluée tant par le Parti démocrate que par le Parti républicain, normalement très critique vis-à-vis de l’administration américaine.
Le secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Antony Blinken, a déclaré qu’il comptait sur un échange avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avant la fin du mois de juillet pour obtenir un accord permettant d’obtenir la libération de Brittney Griner et Paul Whelan, qu’il considère comme détenus à tord.
De son côté, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a précisé, le 28 juillet, que « jusqu’à présent, il n’y a pas d’accord sur cette question ».
Griner assure ne pas avoir eu l’intention d’importer de la drogue en Russie
Arrêtée en février et jugée depuis le début du mois de juillet, Brittney Griner a été appelée à la barre pour témoigner au tribunal de Khimki, le 27 juillet. La joueuse de Phoenix a été arrêtée alors qu’elle était en possession d’un liquide de vapoteuse à base de cannabis, qui, selon elle, lui avait été prescrit par un médecin pour la soulager de multiples douleurs physiques liées à sa pratique intensive du basket.
La basketteuse a reconnu sa responsabilité pour la présence de ce produit qui lui appartenait et a décidé de plaider coupable. Elle risque jusqu’à dix ans de prison. Cependant, elle assure ne pas avoir eu « l’intention d’enfreindre la loi russe. »
« Je ne comprends toujours pas comment ça a fini dans mon sac. Si je dois faire des hypothèses sur la façon dont ça a fini dans mon sac, je dirai que c’était parce que j’étais pressée de faire mes affaires. »
Brittney Griner, joueuse des Phoenix Mercury
Un des avocats de Brittney Griner, Alexandre Boïlov, indique que sa cliente a « simplement oublié de revérifier ses affaires » à un moment de sa vie où elle souffrait de pertes de mémoire à cause d’une infection au COVID-19 qu’elle avait subi peu de temps avant son voyage vers la Russie.