Après l’annonce de Volodymyr Zelensky et la création d’une « légion internationale » pour faire face à l’invasion russe, plusieurs centaines de Français souhaitent rejoindre l’armée ukrainienne.
« Légion internationale »
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait annoncé fin février la création d’une « légion internationale » de combattants étrangers pour l’aider à repousser l’invasion russe. Les volontaires ont été invités à s’adresser aux ambassades ukrainiennes dans leur pays respectif.
« À l’heure actuelle, leur nombre est d’environ 20 000, ils viennent principalement de pays européens (…) Quand les gens ont vu que les Ukrainiens se battaient, qu’ils ne baissaient pas les bras, cela les a poussés à rallier le combat », déclare Dmytro Kouleba sur la chaîne américaine CNN.
Foreigners willing to defend Ukraine and world order as part of the International Legion of Territorial Defense of Ukraine, I invite you to contact foreign diplomatic missions of Ukraine in your respective countries. Together we defeated Hitler, and we will defeat Putin, too.
— Dmytro Kuleba (@DmytroKuleba) February 27, 2022
Tout en disant « comprendre ce besoin de se battre », le chef de la diplomatie ukrainienne a toutefois jugé « plus important » d’obtenir une assistance « politique, économique et militaire » du reste du monde, et notamment « pour la défense aérienne ».
Des volontaires français partent en Ukraine
Ils sont anciens militaires, chauffeurs routiers, artisans, agents de sécurité, restaurateurs. Les profils sont variés, et ils sont tous d’accords pour rejoindre l’armée ukrainienne. C’est sur les réseaux sociaux qu’ils préparent leur départ. Sur Facebook, le Groupe des Volontaires Français en Ukraine compte ce mardi plus de 10 000 personnes.
Si les anciens militaires ou les civils ont légalement le droit de s’engager dans l’armée ukrainienne, ces départs improvisés en Ukraine, zone de guerre classée rouge, sont « formellement déconseillés ».
Et ils sont formellement interdits pour les militaires en service. Quatorze légionnaires français d’origine ukrainienne ont été interceptés par des policiers, mardi 1er mars au soir à Paris, alors qu’ils s’apprêtaient à prendre un bus en partance pour la frontière entre la Pologne et l’Ukraine. La Légion peut accorder à ses soldats, s’ils en font la demande, « une permission exceptionnelle de quinze jours » pour aller dans un pays limitrophe de l’Ukraine afin d’aller « accueillir » et « sécuriser » leurs proches, mais elle leur interdit de franchir la frontière, selon Alain Lardet, le commandant de la Légion étrangère.
Aucune arme, ni équipement interdit n’a été retrouvé dans leurs bagages. En revanche, d’autres passagers présents avec eux dans le bus partaient vraisemblablement combattre en Ukraine.
Au total, 25 légionnaires d’origine ukrainienne ont déserté depuis une semaine, dont la moitié pour combattre les russes, estimait le général Lardet mardi dernier.

La DGSI surveille de près les français qui partent combattre en Ukraine
Expérience militaire ou pas, des centaines de français volontaires s’apprêtent à rejoindre l’Ukraine pour combattre l’armée russe et défendre le pays. Mais leur volonté interroge les services de l’État. Selon Europe 1, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), s’intéresserait de près à leur profil.
Une équipe de la DGSI suit avec une attention particulière les groupes Facebook de volontaires qui souhaitent s’engager dans la guerre en Ukraine. Mais il est difficile d’établir le nombre exact de français déterminés à partir. Pour l’instant, il n’y a pas de profil type à établir, si ce n’est que ce sont des hommes pour la grande majorité.
Les premiers convois organisés seront d’abord remplis de français qui souhaitent apporter une aide humanitaire, mais pas pour combattre avec les armes. Parmi eux, des humanitaires qui veulent aider la Croix-Rouge, par exemple. Selon Europe 1, d’autres profils connus par la DGSI pour leur appartenance à des mouvements d’ultra-droite sont aussi surveillés. L’ultra-gauche serait aussi très représentée parmi les volontaires (une trentaine de personnes). Si leurs actions en Ukraine contreviennent aux lois françaises, ils pourraient être mis en cause pour mercenariat ou association de malfaiteurs terroristes. Un risque qu’ils doivent prendre au sérieux, en plus de celui d’être tués aux combats.