Ce jeudi 15 décembre, le ministère de la Justice américain a annoncé la condamnation de trois ans et demi de prison d’un ancien employé de Twitter pour espionnage en faveur de l’Arabie saoudite.
Ahmad Abouammo a été arrêté à Seattle en octobre 2019 et avait déjà été reconnu coupable en août dernier de blanchiment d’argent, de fraude, et d’avoir été un agent illégal d’un gouvernement étranger. Jeudi, Ahmad Abouammo s’est vu reconnaitre coupable de onze chefs d’accusation, l’ancien employé de Twitter avait été approché par des proches du pouvoir saoudiens, afin de vendre des informations personnelles d’utilisateurs.
Les informations des utilisateurs hostiles au régime vendues
Ahmad Abouammo a été employé de Twitter en tant que gestionnaire des partenariats médias pour le Moyen-Orient et le Maghreb de 2013 à 2015. Durant ces années, il a été approché afin de communiquer au pouvoir saoudien les données personnelles des utilisateurs qui publiaient des messages critiques vis-à-vis du pouvoir, en échange de pots-de-vin. 300 000 euros lui ont été versés et une montre d’une valeur de 40 000 dollars lui a été offerte. Des sommes que l’avocate de l’ancien employé de Twitter a qualifié « d’agent de poche » dans la culture saoudienne, connue pour sa générosité.
« Cette affaire a révélé que des gouvernements étrangers, dans ce cas le royaume d’Arabie saoudite, corrompent des personnes en interne pour obtenir des informations sur des utilisateurs qui sont collectées et enregistrées par des entreprises de la Silicon Valley », a expliqué Stéphanie Hinds, procureure fédérale, dans un communiqué.
Une sécurité trop faible
Peiter Zatko, ancien chef de la sécurité de Twitter avait exposé les différentes failles de sécurité du réseau social qui engendraient des « menaces sur la sécurité nationale et la démocratie », avait-il expliqué dans un document adressé au Congrès américain en juillet dernier. M.Zatko a également affirmé que plusieurs gouvernements étrangers ont infiltré Twitter : l’Inde, le Nigeria et la Russie auraient contacté des employés afin de transmettre des informations d’utilisateurs. Selon l’ancien chef de sécurité, le réseau social aurait dissimulé plusieurs fuites de données d’utilisateurs.