Le gouvernement a pris la décision ce vendredi de bannir les applications « récréatives », comme Instagram ou Netflix, des téléphones des fonctionnaires d’État. Elle prend effet immédiatement.
C’est une nouvelle qui interroge : pourquoi l’exécutif a-t-il instauré une mesure que des parents auraient pu prendre pour un enfant ? Aujourd’hui, le ministère de la Fonction publique a annoncé dans un communiqué que l’installation et l’utilisation d’applications « récréatives » sur les téléphones professionnels des 2,5 millions d’agents de la fonction publique d’État était désormais interdite. Cette instruction « contraignante » fait suite à une analyse menée par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) et la Direction interministérielle du numérique (Dinum). L’entourage du ministre Stanislas Guerini a indiqué que la liste de ces applications n’était pas arrêtée, et qu’elle ne concerne pas les portables personnels des fonctionnaires.
Un enjeu d’exemplarité ou de sécurité ?
À la lecture de ce communiqué, la question de la distraction causée par les jeux comme Candy Crush aurait pu être posée. Mais il semblerait plutôt qu’elles « ne présentent pas les niveaux de cybersécurité et de protection des données suffisants », selon le ministère de la Fonction publique. Le média Politico avait déjà informé que trois questeurs de l’Assemblée nationale, Éric Woerth, Marie Guévenou, et Éric Ciotti, avaient mis en garde leurs collègues députés contre l’usage de ces applications, notamment la messagerie chiffrée russe Telegram.
Comme France Info le rappelle : « La France emboîte ainsi le pas à plusieurs institutions et gouvernements occidentaux ayant déjà interdit ou limité l’utilisation du réseau social chinois sur les appareils professionnels. Sa possible utilisation par Pékin à des fins de renseignements inquiète ». Mais le gouvernement chinois, via le porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning, a répondu qu’il « n’a jamais demandé ni ne demandera à quelconque entreprise ou individu de collecter ou de [lui] remettre des données provenant de l’étranger, d’une façon qui violerait les lois locales ».