L’ancien Premier ministre, Ranil Wickremesinghe, a été élu président par le Parlement sri-lankais, ce 20 juillet. L’ancien président, Gotabaya Rajapaksa, avait quitté le Sri Lanka en crise avant de démissionner la semaine dernière.
Il a déjà été six fois Premier ministre du Sri Lanka et était le président par intérim depuis la fuite de Gotabaya Rajapaksa, le 9 juillet dernier. Ranil Wickremesinghe vient d’être élu, à 73 ans, président du pays par le Parlement sri-lankais.
Ils étaient trois dans la course à la succession de Gotabaya Rajapaksa, mais l’ancien président par intérim a été largement élu par le Parlement. Il s’impose donc avec 134 voix, contre 82 pour Dullas Alahapperuma et seulement trois pour le candidat de gauche, Anura Dissanayake. Il gouvernera jusqu’en novembre 2024, soit pour la période restante du mandat de Rajapaksa.
« Nous le chasserons comme nous l’avons fait pour Gotabaya »
Ranil Wickremesinghe a toujours été proche du pouvoir grâce à sa famille. Il est le neveu de l’ancien président du pays, Junius Jayewardene, qui l’a nommé en 1977 vice-ministre des Affaires étrangères alors qu’il avait pour aspiration de devenir journaliste.
En 1993, il devient pour la première fois Premier ministre après que l’ancien Premier ministre devenu président, Ingiri Banda Wijetunga, le nomme à la tête du gouvernement. Il sera, en tout, élu six fois Premier ministre et gouvernera le pays à plusieurs reprises en traversant les époques (1993-1994, 2001-2004, 2015-2019, 2022).
Mais même s’il était donné vainqueur pour l’emporter devant le Parlement, Ranil Wickremesinghe n’est pas le favori dans le cœur des citoyens et encore moins des étudiants. Le 9 juillet, alors que le président Rajapaksa fuyait son pays en proie au chaos après que des manifestants aient envahi sa résidence, la demeure de Ranil Wickremesinghe, alors Premier ministre, est incendiée. Il perdra dans cet incendie son « plus grand trésor », à savoir, les 2.500 livres de sa bibliothèque.

La veille de son élection en tant que président du Sri Lanka, des milliers d’étudiants ont manifesté leur opposition à son accession au poste politique suprême du pays, le considérant comme un allié et un protecteur du clan Rajapaksa. « Nous n’avons pas peur de Ranil, a déclaré Wasantha Mudalige, un leader étudiant.Nous le chasserons comme nous l’avons fait pour Gotabaya. »
Le nouveau président se retrouve donc à la tête d’un pays ravagé par la crise économique, fait de pénuries de nourriture, d’essence et de médicaments, qui a fait défaut en avril sur sa dette étrangère de 51 milliards de dollars. Cependant, son statut de réformateur pro-occidental et de chantre du libre-échange pourrait faciliter les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) duquel il espère un plan de sauvegarde.