La guerre n’est plus seulement militaire, mais désormais, elle est monétaire. Les premiers effets des sanctions économiques internationales se font ressentir en Russie notamment avec la chute du Rouble de plus de 30%.
La Russie est désormais en crise financière suite aux sanctions économiques internationales. Le pays a doublé son taux d’intérêt pour défendre sa monnaie, le Rouble qui a chuté de plus de 30% en une journée. La bourse de Moscou est également officiellement fermée jusqu’au 5 mars, dans la crainte d’une journée noire. Des files d’attentes interminables se forment devant les guichets pour retirer de l’argent et la panique s’installe petit à petit.
« Le rouble est en chute libre et le trésor de guerre de Vladimir Poutine a été sérieusement touché. Cette mesure a un impact limité sur nous mais un impact maximum sur la Russie. Les autres questions techniques seront discutées très rapidement », a déclaré le ministre des Finances allemand, Christian Lindner, dont le pays préside le G7 cette année.
Les entreprises russes touchées
Il est évident que les sanctions mondiales vont toucher en premier lieux les petites entreprises qui auront du mal à financer leurs projets ou encore à accéder à un crédit. Il existe donc un risque de multiplication de faillites des petites et moyennes entreprises russes.
« Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe », Bruno le Maire sur France Info.
Des réserves économiques russes inutilisables
Une hyperinflation de l’économie russe est donc inévitable, les habitants russes se sont donc précipités sur les distributeurs de billets afin de retirer leurs épargnes ou de tenter de vider leurs comptes bancaires. Le résultat : la banque russe Sberbank est au bord de la faillite, puisque trop de fonds sont sortis ces derniers jours et la banque fait face à des difficultés de refinancements.
La Russie disposerait de 630 milliards de dollars de réserve, afin de faire face aux sanctions occidentales. Or, ces réserves s’avèrent inutilisables, puisqu’elle prennent forme de titres auprès d’institutions monétaires étrangères ou encore en monnaies étrangères. La Russie peut malgré tout compter sur ses exportations de matières premières, comme le gaz ou le pétrole pour tenter de conserver son économie, car ces exportations ne sont pas sanctionnées. Bien que l’Allemagne ait suspendu le projet Nord Stream 2.
« La suspension des livraisons de gaz, de charbon et de pétrole depuis la Russie aurait un impact sur l’inflation, la sécurité d’approvisionnement et donc sur notre capacité à survivre à ce différend avec la Russie », commente M. Lindner.
Moscou tente de limiter la casse
Vladimir Poutine a donc annoncé des mesures importantes afin de soutenir le Rouble. En effet, les résidents russes ne pourront plus transférer de devise à l’étranger et les exportateurs russes devront convertir 80% de leurs recette étrangères en rouble. La banque centrale russe à elle relevé son taux directeur de 9,5% à 20% afin de compenser la dévaluation du Rouble.
Le G7 coordonne des sanctions supplémentaires
Réunis virtuellement en session extraordinaire mardi 1er mars, les pays membres du G7 ont finalisé une liste des banques russes exclues du réseau Swift. Le ministre allemand ajoute que des décisions allaient intervenir « dans les prochains jours », le but étant « d’isoler la Russie politiquement, économiquement et financièrement ».