Bernard Laporte a annoncé sa démission de la présidence à la Fédération française de rugby au comité directeur ce vendredi 27 janvier. A huit mois du coup d’envoi de la Coupe du monde organisée en France, cette annonce n’a pas manqué de faire réagir.
La démission d’un président de Fédération sportive en France est dans l’air du temps. C’est en tout cas acté pour la Fédération française de rugby (FFR) puisque son ex-président Bernard Laporte vient de faire part au comité directeur qu’il quittait son poste ce vendredi 27 janvier. Ce départ fait suite à sa mise en retrait du poste depuis le 6 janvier par la Ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera.
« Je peux vous restituer la confirmation de la démission de Bernard Laporte. Cette décision s’imposait à l’issue de cette consultation », sont les mots de la ministre des Sports adressés aux journalistes ce vendredi matin devant les locaux de la FFR à Marcoussis (Essonne). Elle sortait alors de la réunion du comité directeur de la Fédération pendant lequel l’ex-président, qui malgré son absence physique, a fait part de sa décision. Selon Amélie Oudéa-Castera, il existe deux solutions dans les statuts pour tenter de mettre un terme à la crise.
La première est « celle – c’est le sens de l’article 21 des statuts – qu’il y ait un président nommé par intérim au sein du comité directeur ». Et d’ajouter que la deuxième voie suggère que « plusieurs membres du comité directeur, ou même le comité directeur dans son ensemble [choisissent] de démissionner afin de provoquer sous six semaines des élections générales » élargissant « jeu démocratique au-delà du comité directeur. »
Les clubs amateurs disent « non »
Ce jeudi, les clubs amateurs de rugby ont également voté « non » à 51,06 % la proposition de nommer Patrick Buisson président par intérim. Cette consultation, proposée par Bernard Laporte lui-même, confirme le désaveu du rugby français envers l’ancien président.
À l’annonce de ce résultat, Philippe Spanghero, porte-parole d’Ovale ensemble, groupe d’opposition au sein du comité directeur de la FFR s’est exprimé au micro de Sud Radio ce vendredi matin : « Aujourd’hui le rugby est fracturé ». « Avec leur non à Patrick Buisson, les clubs ont exprimé leur désaccord avec cette politique de gouvernance » de la fédération qui prend en « otage la démocratie »
Sage décision @LNRofficiel
le contraire aurait gravement porté atteinte à l image et aux équilibres du rugby professionnel
Les « résistants » du comité directeur , Patrick buisson en tête doivent retrouver la raison au plus vite https://t.co/JeTOpryiW9— Philippe Spanghero (@PSpanghero) January 27, 2023
Une démission de l’opposition
« En ce qui nous concerne, on ne peut pas cautionner cette manière de faire, un espèce de diktat sur le rugby français », a dénoncé Florian Grill, membre du comité directeur de la FFR et leader du groupe d’opposition Ovale ensemble pour Rugbyrama ce vendredi.
Il alerte sur la non-démission du clan Laporte qui permettrait à l’un d’entre eux de se présenter à la présidence durant l’assemblée générale en juin à Lille, sans réelle opposition et contre la volonté du rugby français. « S’accrocher et refuser la décision des clubs [est] une position qu’Ovale ensemble n’a pas voulu cautionner d’où notre démission », a-t-il déclaré.
A l’approche du tournoi des VI Nations et de la prochaine Coupe du monde de rugby organisée en France, le maintien du comité directeur en place, et en particulier les partisans de Bernard Laporte, contre l’avis de la ministre des Sports, ne risque pas d’arranger les choses.