Pour sa rentrée, Emmanuel Macron s’est exprimé dans les pages du Point. Dans les 16 pages du journal, il y fait un rapide bilan du passé, et expose surtout ses ambitions pour « faire nation », on te résume tout cela.
« Faire nation » voilà l’expression à retenir de cet entretien, et voilà sans doute le mantra d’Emmanuel Macron pour son deuxième quinquennat. Le président de la République y a fait référence à de nombreuses fois. Mais pour faire nation, quelques ajustements doivent être faits, et Emmanuel Macron semble très bien savoir où il va.
L’éducation
Emmanuel Macron met une très grande importance dans l’éducation nationale, retrouvez l’article dédié à ses annonces uniquement à l’Éducation nationale, ici.
Une machine à réformer
Le chef de l’État se félicite d’avoir passé autant de textes importants durant ses 2 mandats et plus particulièrement depuis qu’il n’a plus la majorité à l’Assemblée nationale.
« Que ceux qui prétendent qu’on n’a rien fait m’expliquent à quel moment ils en ont fait davantage. Bon courage ! »
Mais pour rappel, pour faire passer toutes ses projets, le Président et son gouvernement ont utilisé plus de 10 fois le 49.3. Emmanuel Macron explique ces multiples utilisations comme ceci : « Je suis aussi pour utiliser les instruments de la Constitution. Nous avons besoin de résultat. »
Emmanuel Macron a abordé la question des fonctionnaires de la fonction publique et de l’administration. Le chef de l’État souhaite revoir le partage des compétences entre les communes, les inter-communautés, les départements, les régions et l’État qu’il trouve trop complexe. C’est dans cette logique d’efficacité et de rapidité qu’il a supprimé de nombreux postes dans l’administration publique pour se concentrer sur les services purs. La lourde question de la fonction publique sera donc traitée à la rentrée.
Emmanuel Macron est également revenu sur la réforme des retraites qu’il trouve « efficace » et qu’il « assume ». Il rajoute que la bataille des retraites n’est pas fini. Pour voir les résultats de sa réforme, le Président sait qu’il faut se concentrer sur le taux de chômage en France. Pour finir sur ce sujet, Emmanuel Macron a laissé supposer que l’avenir du système des retraites serait la réforme universelle avec le système à point : « On va y venir un jour, car c’est le sens de l’Histoire » . Mais il laisse ce dossier pour les autres.
La souveraineté nationale par l’industrie et le climat
Depuis 2017, la dette publique s’est alourdie de 700 milliards, un chiffre douloureux que le Président assume. Cette dette est surtout due à la crise du Covid, et Emmanuel Macron n’a aucun regret sur sa politique économique du « quoiqu’il en coûte ».
Toutefois, pour redresser l’économie il veut arrêter les aides ponctuelles qui ont été mises en place durant la crise de l’énergie et se concentrer sur l’emploi. Il a rappelé avoir créé 2 millions d’emploi en 2017 et rouvert plus de 300 usines par exemple. Il souhaite faire baisser le taux de chômage à 5%, qui est actuellement à 7%. Grâce à cette baisse, Emmanuel Macron espère voir des résultats sur les dépenses sociales.
Sa vision est claire, plus d’emploi est égal à moins de versements d’aides sociales comme le RSA ou l’assurance chômage et plus de cotisation sociale. Voilà comment il veut réduire les dépenses sociales et la dette.
La baisse du chômage aura une autre conséquence ; celle de la réindustrialisation du pays. Pour parler industrie, Emmanuel Macron a parlé climat et intelligence artificielle qui sont deux secteurs d’avenir et ce qui les rend très attractifs pour le Président.
« Ce sont deux immenses révolutions qui soulèvent aussi des questions d’indépendance et de souveraineté. »
Le chef de l’État veut investir et créer de l’emploi dans ses domaines à l’échelle européenne pour ne pas se laisser dépasser par la Chine et les États-Unis.
L’international
Emmanuel Macron est un fervent soutien de l’Europe nous le savons. La question de la puissance européenne a été abordée à de nombreuses fois au cours de son entretien. Le Président semble déçu par ses partenaires internationaux, le poussant à se concentrer sur l’Europe.
« On vit le retour des ambitions des grandes puissances, le recul de l’attractivité des démocraties. […] Les États-Unis et la Chine ont décidé qu’il n’y avait plus d’Organisation mondial du commerce. Les cadres ont explosé »
Pour être fort sur la scène internationale, il faudra investir de l’énergie dans la construction d’une Europe forte sur le plan militaire et surtout économique. Il veut rendre l’Europe compétitive, et pourquoi pas l’étendre jusqu’au sud Caucase.
Il est revenu sur le conflit avec la Russie qu’il condamne avec fermeté, il ne souhaite en aucun cas une victoire russe par peur des répercussions sur les ambitions de Poutine. Il a aussi évoqué le Sahel et déplore la baisse de la lutte contre le terrorisme dans la région mais il ne veut pour autant pas s’imposer aux nouveaux gouvernements. Puis, même s’il n’aime pas employer le mot « génocide » il revient sur le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaidjan et réclame un traité de paix.
La sécurité intérieure
Emmanuel Macron est fier de son bilan sur la sécurité, il a rappelé avoir créé 10 000 postes dans la sécurité intérieur, avoir réformé le système de la justice ou encore avoir augmenté le budget de la justice à hauteur de 40%.
Il se félicite aussi de la prise en charge des émeutes suite à la mort de Nahel. En effet selon lui, la situation a été vite prise en main, ce qui a justifié que les émeutes n’aient durées que quelques jours. Toutefois, il n’assume toujours pas la responsabilité de l’État dans ces incidents. Pour le Président cela n’était que le résultat des tensions entre la police et la jeunesse, il n’y a vu aucun « message politique» , « social ni religieux ». Il a laissé la responsabilité aux familles, au décrochage scolaire et au chômage.
Comme durant son discours à Bormes-les-Mimosa, Emmanuel Macron se place clairement contre les radicalités et les extrêmes. Le chef de l’État montre ici une certaine fermeté envers la jeunesse qui est selon lui trop « hyper-individualiste », ce qui n’est pas bon pour le collectif et surtout donc sa conception de « faire nation ».
Emmanuel Macron a donné le mot d’ordre : réunir ! Il se dit prêt à discuter avec toutes les forces républicaines qu’il a pris la peine de lister, sans évoquer l’extrême droite et l’extrême gauche. Il espère que les partis de gauche et de droite réussiront à s’éloigner des extrêmes qui les ont, selon lui, rendus invisibles. Il est prêt à affronter les quatre dernières années de son mandat. Il veut même s’impliquer dans les élections pour 2027 afin de faire élire une personne qui « porte les valeurs de la République, et [ il ] l’espère, de la France et de l’Europe. »
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