Les scientifiques du GIEC ont publié ce lundi le second volet de leur rapport sur le réchauffement climatique. Par le biais de celui-ci, ils envoient « un terrible avertissement » vis-à-vis des dangers de ce réchauffement pour les sociétés humaines et les écosystèmes.
Le premier volet de ce rapport avait été publié en août 2021 et avait déjà fait beaucoup de bruit. En effet, il exposait les faits et la situation actuelle ainsi que les risques liés au réchauffement climatique. Le second volet, expose désormais les conséquences de tout cela et propose des solutions.
« Ce rapport est un terrible avertissement sur les conséquences de l’inaction, a averti Hoesung Lee, le président du Giec, dans un communiqué. Il montre que le changement climatique est une menace grave et croissante pour notre bien-être et la santé de cette planète. Nos actions aujourd’hui détermineront comment l’humanité et la nature s’adapteront aux risques climatiques croissants. »
Des réactions, mais surtout des actions immédiates sont nécessaires
Ce rapport démontre l’échec des politiques passées et actuelles pour lutter contre le réchauffement climatique. Le temps est désormais compté, et chaque jour passé est un jour perdu. « Tout retard dans la mise en œuvre d’une action concertée, globale et anticipée en faveur de l’adaptation et l’atténuation nous fera rater la courte fenêtre d’opportunité, qui se referme rapidement, pour garantir un avenir vivable et durable pour tous », alertent les scientifiques du GIEC.
La protection de l’environnement n’est pas un choix, c’est une nécessité
Les scientifiques du GIEC insistent sur le fait que les sociétés humaines dépendent pleinement et complètement de la nature. Il est donc primordial d’en tenir compte et de la protéger. Pour ce faire, ils recommandent de protéger complètement 30 à 50% des terres et océans. Sans cela, ces écosystèmes pourraient au contraire jouer un rôle négatif. Leur dégradation et leur destruction « est aussi une source d’émissions de gaz à effet de serre et cela risque d’être aggravé par les conséquences du changement climatique, comme les sécheresses ou les feux de forêt ». Et entre 3 et 14% des espèces terrestres sont menacées d’extinction, même si le réchauffement est limité à +1,5°C.
L’humanité doit s’adapter, et vite !
« Si nous nous engageons beaucoup plus fortement qu’actuellement, nous pouvons arriver à éviter beaucoup des graves conséquences », explique Wolfgang Cramer, directeur de recherches du CNRS et l’un des auteurs du rapport. Tout ne serait donc pas perdu, il reste de l’espoir. Mais pour que cet espoir devienne une réalité, l’humanité doit avoir un réel sursaut et réagir immédiatement. Les scientifiques du GIEC constatent un « fossé entre le niveau d’adaptation actuel et les niveaux nécessaires pour (…) réduire les risques climatiques« . La plupart des mesures sont « fragmentées, à petite échelle, progressives, spécifiques à un secteur, pensées pour répondre aux conséquences actuelles ou aux risques à court terme, et concentrées sur la planification plutôt que sur la mise en œuvre ».
On sait aujourd’hui qu’on ne pourra pas limiter l’augmentation générale des températures en dessous d’1,5 °C, ce qui rend déjà la tâche déjà très compliquée. Mais le rapport démontre que si on ne parvient pas à maintenir cet objectif et que les températures augmentent de 2% ou plus, alors il sera presque impossible d’inverser la tendance.
Il faut des mesures fortes tout de suite !
Dans leur rapport, les scientifiques du GIEC exposent 5 scénarios. Deux d’entre-eux décrivent une baisse nette, jusqu’à atteindre zéro émissions de gaz à effets de serres, autour de 2050, permettant de maintenir le réchauffement climatique sous les deux degrés. Mais les trois autres sont moins optimistes, mais plus réalistes selon les scientifiques. Ils décrivent des trajectoires allant de la baisse très progressive au doublement du CO2 émis par l’homme. Et si un de ces 3 scénarios s’avéraient être le bon, alors d’ici 2100 les températures pourraient augmenter de 4 degrés sur Terre et détruite la majorité des écosystèmes tout en fragilisant très fortement et définitivement les sociétés humaines.