À l’occasion de la Coupe du monde 2022, le pays hôte de la compétition a fait construire 6 stades et en a rénové 2 déjà existants, pour un montant estimé à 6,5 milliards de dollars. Au lendemain de la finale, se pose la question de l’avenir de ces stades à proportion colossale.
Si le Qatar accueillera la Coupe d’Asie de Football en janvier 2024, cette compétition n’attirera pas autant de supporters que la Coupe du monde. Par ailleurs, le championnat de football qatari n’est pas assez populaire dans le pays, les tribunes étant vides le reste de l’année.
« Quand on avait 500 personnes en tribunes, on était content », confie Frédéric Hantz, ancien entraîneur de l’équipe d’Al Khor, à France Info.
Au regard d’un engouement pour le football qui n’est pas assez fort au Qatar, la grandeur des 8 stades de Doha, pouvant accueillir jusqu’à 420 000 places au total devient alors inutile. Cependant, les stades ne seront pas laissés à l’abandon. C’est la promesse du Qatar qui assure qu’ils vont se voir offrir une nouvelle vie.
Si les stades Ahmed Bin Ali et Al Janoub vont continuer d’accueillir des compétitions de football, pour la plupart, il seront redimensionnés et deviendront des centres commerciaux ou des hôtels de luxe.
En effet, le stade Al Bayt verra ses tribunes supérieures supprimées, passant d’une capacité de 60 000 places à 32 000 places et verra en son sein apparaître un hôtel de luxe, ainsi que des restaurant, et un hôpital spécialisé dans le sport. Le stade Lusail ayant accueilli la finale de la compétition, deviendra un centre commercial abritant des restaurants, des magasins ainsi que des écoles. Quant au stade “974” qui prend son nom du nombre de conteneurs le constituant, il est entièrement démontable et devrait être envoyé vers un pays d’Afrique ou d’Amérique du Sud afin d’être réutilisé.
Les stades de Coupe du monde, souvent laissés à l’abandon
Que ce soit en Russie ou au Brésil, les stades construits pour la compétition ont été laissés à l’abandon. La Russie a dépensé 14 milliards d’euros pour accueillir la compétition en 2018. Pourtant, plusieurs de ses stades ont été délaissés comme le stade Nijni Novgorod qui n’a pas accueilli d’événement depuis et dont les lieux ne sont pas entretenus. D’autres stades construits pour la compétition accueillent des équipes de football de deuxièmes et troisièmes divisions et pour lesquelles les supporters ne font pas le déplacement.
Au Brésil, l’Arena da Amazonia à Manaus reste inutilisée après avoir accueillis les équipes du monde entier en 2014. Tandis que le stade Mané Garrincha à Brasilia qui a coûté 8 millions d’euros est occupé par les bureaux du gouvernement local, alors que son parking fait désormais office de dépôt de bus.