Ce jeudi 7 juillet s’est ouvert le procès du pont effondré de Gênes, 4 ans après le drame survenu le 14 août 2018. Alors que les débats devraient commencer le 12 septembre, une audience d’ouverture, purement formelle, s’est déroulée, ce jeudi matin, dans la cour du tribunal de Gênes.
Le procès du drame, qui devrait durer entre deux et trois ans, vient de s’ouvrir 4 ans après l’effondrement du pont. Dans la cours du tribunal de Gênes, lors de l’audience d’ouverture, le juge Paolo Lepri a prononcé les noms d’une centaine d’avocats des prévenus et des parties civiles présents.
Alors que les débats sont suspendus durant l’été et qu’ils ne commenceront que le 12 septembre, les avocats et les familles des victimes étaient présentes ainsi que celles qui ont refusé d’accepter les indemnisations proposées par la société Autostrade per l’Italia (ASPI).
En effet, l’ASPI a déboursé plus de 60 millions d’euros d’indemnisations pour les familles des victimes. Somme que deux familles de victimes ont refusé pour garder la possibilité de se constituer partie civile au procès.
Roberto Battiloro, qui a perdu son fils Giovanni, et qui s’est vu proposer un million d’euros, qu’il a refusé, était présent pour réclamer un vrai procès. « La vie de mon fils n’a pas de prix, je veux un vrai procès. »
L’ASPI accusée de ne pas avoir entretenu le pont pour faire des économies
Le 14 août 2018 s’effondrait le pont autoroutier Morandi de Gênes, un axe autoroutier reliant la France à l’Italie, causant ainsi la mort de 43 personnes. L’ASPI, est accusée de ne pas avoir entretenu le pont pour faire des économies alors que pour le procureur Walter Cotugno, les dirigeants de la société et ceux de Spea, société chargée de la maintenance du pont, « étaient conscients du risque d’effondrement. »
« Le pont Morandi était une bombe à retardement. Vous pouviez entendre le tic-tac, mais vous ne saviez pas quand elle allait exploser. » – Le procureur Walter Cotugno
Alors que pour Giovanni Paolo Accinni, l’un des avocats de Giovanni Castellucci, le directeur général d’Atlantia, société détentrice de 88 % des actions d’Autostrade per l’Italia, « le pont s’est écroulé en raison d’un vice de construction caché », l’enquête des magistrats a montré que « entre [son] inauguration, en 1967, et l’effondrement, 51 ans plus tard, il n’a pas été procédé aux interventions de maintenance minimales pour renforcer les haubans du pilier numéro 9 ». Pilier qui s’est affaissé le jour du drame causant l’effondrement du pont Morandi de Gênes.
La plupart des 59 personnes qui seront jugées sont des cadres et techniciens des deux sociétés ainsi que des fonctionnaires du ministère des Infrastructures. Ils sont poursuivis pour homicide involontaire, atteinte à la sécurité des transports et divers délits de négligence.