Mardi 7 juin, la chaîne britannique de cinémas Cineworld a annoncé avoir déprogrammé le film « La Dame du Paradis » au Royaume-Uni.
Le film « La Dame du Paradis » est accusé par de nombreux musulmans sunnites de montrer le Prophète de l’islam en adoptant un point de vue pro-chiite sur la lutte de sa succession, suite à sa mort, en 632.
« Pour assurer la sécurité de nos équipes et clients. », a déclaré Cineworld le 7 juin afin de justifier sa décision de déprogrammer le film « La Dame du Paradis » (en anglais « The Lady of Heaven »). En effet, depuis sa sortie le vendredi 3 juin, de nombreuses manifestations ont eu lieu devant plusieurs salles de cinéma en Angleterre.
Voici la foule extrémiste manifestant devant le cinéma @cineworld et qui a obtenu gain de cause. #Soumission pic.twitter.com/NIyzzofZ6s
— Mathias Ulmann (@MathiasUlmann) June 6, 2022
Il a été interdit en Iran, en Egypte et au Pakistan et est accusé de semer la division entre musulmans. Une pétition signée par près de 119 000 personnes demande le retrait de ce film. Après l’annulation de la projection par Cineworld dans un souci de sécurité, un pair de la Chambre des Lords a qualifié ces déprogrammations comme « désastreuse pour les arts, dangereuse pour la liberté d’expression ».
Un film historique
La Dame du Paradis raconte deux histoires décalées de 1 400 ans dans le temps. D’abord, un enfant irakien a perdu sa mère au milieu d’un pays déchiré par la guerre. Il apprend alors l’importance et le pouvoir de la patience en découvrant l’histoire de Dame Fatima et de ses souffrances, racontée par une femme chiite âgée, pour lui apprendre l’importance et la puissance de la patience. Le long métrage revient ainsi sur les débuts de l’islam, en mettant en scène des proches du Prophète.
« C’est le premier film à mettre le visage du prophète à l’écran », déclaré le Guardian dans une recension. Or, dans la religion musulmane, la représentation visuelle du prophète est interdite. Le réalisateur a fait le choix de mettre Mohammed et des proches à lui à l’écran en les représentant à l’aide de visages générés virtuellement par un ordinateur.
« Défendre » les films plutôt que de céder à la « pression »
La Dame du Paradis est accusé « d’inexactitudes historiques » et de semer la discorde entre musulmans chiites et sunnites. Les cinémas devraient « défendre leur droit de montrer des films que les gens ont envie de voir » plutôt que de céder à la « pression », a déclaré le producteur exécutif Malik Shlibak au Guardian. Il estime que c’est « idiot » et contraire aux valeurs britanniques de déprogrammer ce film.
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