Dans le rapport annuel publié par l’IGPN, le 22 juillet, l’usage des armes à feu par les policiers est en nette hausse par rapport à 2020. La « police des polices » a aussi été saisie 1093 fois en 2021 (moins qu’en 2020) et 47% des dossiers portent sur des allégations de violences policières.
Moins de saisies de l’IGPN, mais plus de morts, de blessés et d’utilisation d’armes à feu par les policiers lors d’opérations de police. C’est ce qu’indique le rapport annuel d’activité de l’IGPN pour l’année 2021. En effet, en 2021, l’IGPN a été saisie à 1093 reprises, soit huit fois de moins qu’en 2020. Un chiffre en constante baisse par rapport à 2019, une année marquée par les contestations des gilets jaunes, où la police des polices avait été saisie 1460 fois.
L’IGPN rapporte une utilisation des lanceurs de balles de défense (LBD) en baisse, après des niveaux records d’utilisation au moment des manifestations des gilets jaunes. Cependant, le rapport montre une hausse des morts et des blessés lors des opérations de police au cours de la dernière année. Ainsi, en 2021, la « police des polices » a enregistré 37 morts, dont 10 par balles, et 79 blessés au cours d’opérations de police contre 32 morts et 78 blessés en 2020.
De plus, les forces de police ont utilisé leur arme à feu 290 fois, en 2021, soit une « légère hausse » de 2 % par rapport à l’année précédente. Elles ont aussi utilisé leur pistolet électrique à 2699 reprises en opération, soit environ deux fois plus qu’en 2017. Cette année est aussi marquée par un nouveau chiffre record : 37 policiers ont été condamnés en justice, un chiffre en nette hausse par rapport à 2020 (23 condamnations) et à 2019 (24 condamnations).
La magistrate, Anne Thibault-Lecuivre, fraichement nommée à la tête de « la police des polices », ce 20 juillet, constate que le nombre de saisines par an est stable ces dernières années, en dehors de l’année 2019, marquée par le mouvement des gilets jaunes. De 2016 à 2021, le nombre des saisines a oscillé entre 1080 et 1121, si l’on ne prend pas en compte les chiffres records de l’année 2019. Cependant, cette stabilité est à prendre avec des pincettes selon le rapport puisque l’épidémie de Covid-19, avec les confinements et couvre-feu, a réduit les « activités humaines » et l’institution craint une hausse des saisines judiciaires en 2022.
47% des dossiers portent sur des allégations de violences policières
En 2021, 728 manquements de la part de policiers ont été relevés par la police des polices, contre 520 en 2020 et l’institution, qui est un service d’enquêtes ne disposant pas du pouvoir de sanction, a proposé le renvoi de 167 agents devant le conseil de discipline.
Sur les 1093 saisines judiciaires de l’IGPN de l’année 2021, 47% des dossiers portent sur des allégations de violences policières. Parmi ces violences, 37% interviennent lors d’une interpellation, d’un refus d’obtempérer ou d’une opération de police secours. 15% des enquêtes ouvertes portent sur les contrôles d’identité à caractère discriminatoire.
Cette année et pour « la sixième année consécutive », les enquêtes pour corruption diminuent alors que celles pour faux en écriture publique et usage de faux augmentent (67 en 2021, contre 49 en 2020 et 58 en 2019). Les enquêtes pour soupçons d’injures à caractère raciste augmentent aussi « légèrement » et de manière constante, ajoute le rapport. Il y en a eu 51 en 2021, contre 38 en 2020 et 31 en 2019.