Au 12e jour de la guerre en Ukraine, Joe Biden ordonne un arrêt sur les importations de pétrole et gaz russes aux Etats-Unis. Après l’annonce du président américain, les cours de l’or noir ont explosé de plus de 7%.
Avec 7 millions de barils exportés par jour, soit 7% de l’offre mondiale, la Russie est considérée comme un « géant » du pétrole. En 2021, le pays était le 4e plus gros fournisseur des Etats-Unis.
Après l’annonce de Joe Biden ce mardi, la première puissance mondiale pourrait, dès demain, officialiser un embargo avec la Russie concernant l’importation de gaz et de pétrole. « J’ai dit que défendre la liberté allait coûter, cela va nous coûter aussi aux États-Unis », a déclaré aujourd’hui le chef d’État américain, assurant écouter l’avis de ses citoyens.
Today, I’m announcing that the United States is targeting a main artery of Russia’s economy.
We are banning all imports of Russian oil and gas.
— President Biden (@POTUS) March 8, 2022
Cette déclaration fait évidemment suite à l’invasion de l’Ukraine par le dirigeant russe Vladimir Poutine. Une décision appuyée par le Congrès américain, qui a trouvé un accord hier pour soumettre au vote une proposition de loi visant à mettre en place cet embargo.
Selon JP Morgan, la plus grande banque des États-Unis, le prix du baril de pétrole pourrait atteindre un prix record de 185 dollars d’ici la fin de l’année si les tensions avec la Russie perdurent. À titre de comparaison, le coût moyen d’un baril de pétrole ces 7 dernières années était d’environ 55 dollars. Il n’a jamais dépassé les 100 dollars depuis 2014, jusqu’au 24 février dernier, date à laquelle la Russie a envahi l’Ukraine.
De son côté, le vice-Premier ministre russe, Alexandre Novak, estime que si cet embargo venait à se mettre en place, le coût du baril reviendrait à « plus de 300 dollars ». Une déclaration à prendre avec des pincettes.
Moins de pétrole pour l’Europe ?
Pour l’heure, l’Union européenne n’a pas annoncé sa volonté de suivre les Américains dans cet embargo. En effet, l’Europe est bien plus dépendante que les Etats-Unis du pétrole et gaz russes.
En revanche, l’objectif serait de ne plus dépendre des ressources fossiles russes. C’est ce qu’a proposé aujourd’hui la Commission européenne et notamment sa présidente allemande, Ursula von der Leyen.
We are too dependent on Russian fossils fuels.
We must ensure a reliable, secure and affordable supply of energy to European consumers.
With the #EUGreenDeal, we know how to get there.
But we need to move faster.
This is what RePowerEU is about.
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) March 8, 2022
« La Russie fournit 45% des importations de gaz et de charbon de l’Union européenne, et 25% de celles de pétrole« , a déclaré l’exécutif européen dans un communiqué.
Si réduire les importations d’énergie fossile est envisageable pour certains pays d’Europe (comme la France ou le Royaume-Uni), cela relève d’un vrai casse-tête pour certains pays, notamment l’Allemagne, dépendante à 55% de la Russie. Le chancelier allemand Olaf Scholz a rappelé hier que les importations d’énergie fossile en provenance de Russie sont « essentielles » pour la « vie quotidienne des citoyens » européens.
Des discussions devraient avoir lieu dans les prochains jours entre les pays d’Europe concernant la question des hydrocarbures russes.
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