Cette année, un grand nombre de colonies et de centres de loisirs ne parviennent pas à recruter des animateurs saisonniers.
Bien qu’en France, 5000 postes d’animation sont à pourvoir chaque été, la profession semble désintéresser les jeunes. Le diplôme du BAFA (brevet d’animation), accessible dès 17 ans, ne reçoit plus beaucoup d’inscrits lors des sessions. Le prix du diplôme (~600 euros) serait un des premiers facteurs. Il est cependant possible pour les non diplômés de travailler dans le milieu de l’animation, en respectant un quota minoritaire dans l’équipe.
Certaines mairies facilitent l’accès aux jeunes vers cette voie en prenant en charge l’intégralité des frais du BAFA.
2021 a enregistré une baisse de 20 % du nombre de brevets d’aptitude aux fonctions d’animateur en accueils collectifs de mineurs (BAFA) délivrés par rapport à 2019. La saison précédente avait connu un scénario similaire. En cause, des formations annulées, des stages pratiques introuvables en raison de la crise sanitaire, et une incertitude concernant la tenue des séjours qui a conduit les potentiels animateurs à s’orienter vers d’autres jobs d’été.
A l’UFCV, il manque encore 12 % des effectifs de directeurs et d’animateurs à moins d’un mois des premiers séjours. La pénurie est là aussi plus élevée sur les vacances adaptées, où 36 % des équipes restent encore à constituer il manque principalement des animateurs (500), selon Le Monde.
Les professionnels de l’animation, quant à eux, espèrent une revalorisation des salaires, qui varient selon l’organisme d’accueil. C’est surtout en colonie que plusieurs animateurs refusent de postuler, à cause des salaires qui ne dépassent pas les 50€ par jour.
Il existe des centres aérés qui ne possèdent pas de direction, ce qui complique fortement l’organisation des séjours. Marie, animatrice en centre de loisirs à Lyon, se plaint d’un « manque de personnel inquiétant ».
« Je travaille dans l’animation périscolaire, et parfois les quotas ne sont pas respectés. On tourne à un animateur pour une trentaine d’enfants. C’est ingérable. Pour ce qui est centre de loisirs, j’ai travaillé dans un centre où il n’y avait pas de directeur, et ça pendant 6 mois. Une directrice a postulé, puis un jour après elle est repartie, se plaignant du salaire. Il y a un manque de personnel dans ce milieu qui devient de plus en plus inquiétant. »
Ces sous-effectifs ne sont pas sans conséquence, car les centres et colonies doivent réduire le nombre d’enfants, en refusant certaines entrées. Une situation critique pour les parents ne pouvant pas assurer la garde de leurs enfants.
« Sans direction, on devait faire une heure de car matin et soir pour emmener les enfants dans un autre centre, où les responsables étaient présents. L’accueil du matin se clôturait une heure plus tôt, obligeant les familles à se précipiter pour ne pas manquer le car. Les journées étaient gâchées par le manque de temps lié aux trajets. Au final, les enfants ne voulaient pas faire grand chose, épuisés par les allés retours.
A cause du budget car, il était impossible de se rendre en sortie. Dans notre centre actuel, nous n’avons plus aucun matériel, car personne n’était en fonction d’établir des commandes, ce qui a débouché sur des placards vides.
En tant qu’animateur, on ne sait pas quoi faire pour remédier à cela. Pour diriger un centre il faut un BPJEPS ou un BAFD, des diplômes qui prennent 2 à 3 ans à passer.
Pour le recrutement, les directeurs multiplient les annonces sur Indeed, LinkedIn, ou même au sein des groupes Facebook. Certains comptent désormais sur le « bouche à oreille », d’autres sont contraints d’annuler les colonies de vacances.
Ce sont désormais les enfants qui cherchent du personnel encadrant.