La Fashion week qui se déroule à Paris cette semaine permet aux différentes maisons de haute couture de présenter leurs collections. Néanmoins, l’événement a un réel impact sur l’environnement.
Si l’impact écologique de la « fast fashion » a fait grand bruit ces derniers temps, l’industrie du luxe n’est pas exempte de tout reproche et particulièrement lors des Fashion Weeks.
Alors que de nombreux défilés ont déjà eu lieu et que les célébrités ont posé bagages dans les plus prestigieux hôtels de la capitale, la Paris Fashion Week 2023 se clôturera dimanche. Entre les déplacements des équipes des différentes maisons, le transport des collections et celui des clients venant du monde entier, l’impact de tels événements sur l’environnement est considérable.
Selon un rapport de The Carbon Trust, chaque année, les émissions carbone des Fashion Weeks s’élèveraient à 241 000 tonnes de CO2. Ce chiffre extrêmement élevé, comprend les trajets en avions qui, à eux seuls, produisent 147 000 tonnes de CO2. Viennent ensuite s’ajouter les logements et hôtels des équipes et des clients, les voyages entre les villes et le transport des collections.
Le rapport établi également qu’en moyenne 40 000 clients et designers se déplacent jusqu’à New York pour la semaine de la mode, mais la Fashion Week de Paris arrive en tête en termes d’affluence, avec 70 000 clients et designers qui se rendent dans la capitale.
La mode engagée contre le réchauffement climatique
La mode n’est pas forcément synonyme de désastre pour la planète. Des stylistes ont pu s’emparer de cette industrie pour militer contre le changement climatique.
Vivienne Westwood, styliste britannique connue pour ses créations excentriques, s’est investie dans la lutte pour le climat. À l’occasion de la cérémonie des jeux paralympiques à Londres en 2012, elle apparaît vêtue d’une robe à l’inscription « Climate Revolution ». Elle s’engage également aux côtés de l’ONG « Cool Earth » qui a pour objectif de protéger les forêts tropicales impactées par le changement climatique.
« Achetez moins, choisissez bien, faites que ça dure. »
Lors de la Paris Fashion Week 2015, la créatrice avait présenté un défilé symbolisant Venise, qui selon elle « est le plus grand foisonnement artistique en Occident, c’est incroyable ce qui s’y est passé (…) Mais évidemment, avec le changement climatique, Venise disparaîtra (…) Nous sommes les derniers à pouvoir faire quelque chose. Donc je dis, allez manifester, il faut faire quelque chose maintenant ! ».
Dans la même optique, le Fashion Pact auquel plusieurs entreprises du luxe telle que Chanel ont adhéré, permet d’établir une série d’engagements qui visent à réduire l’impact environnemental de ses signataires.
Vers des défilés virtuels ?
Alors que le changement climatique ne fait que s’accentuer, se pose la question de l’adaptation de ces événements.
La pandémie et les restrictions mises en place par les nombreux gouvernements ont poussé la Fédération de la Haute Couture et de la Mode à mettre en place une Fashion Week digitale. Ainsi, chaque maison de haute couture a pu diffuser son défilé et présenter sa collection. Il n’y avait certes pas de premier rang, mais le défilé était alors plus accessible et les émissions carbones de l’événement n’étaient plus un problème.
Plus récemment, un tout nouveau phénomène est apparu, la Metavers Fashion Week. La première édition a eu lieu en mars 2022, des marques telles que Elie Saab et Plilipp Plein ont présenté leurs collections en habillant des avatars, dans un univers virtuel.