Pap Ndiaye a évoqué plusieurs mesures qui prendront formes dans sa future réforme du collège. Beaucoup d’élèves sont en difficulté et il veut y remédier. Voici ce qu’il prévoit.
Si la réforme des retraites est au cœur des débats en ce moment, ce n’est pas la seule réforme que comprendra 2023. En effet, concernant le scolaire, le ministre de l’Éducation nationale a dévoilé quelques idées dans le cadre de futurs changements.
En effet, parmi ces changements qui devraient s’opérer dans le futur, sans plus de précisions pour l’heure, le ministre de l’Éducation nationale prévoit notamment :
- Des enseignants du primaire en soutien pour les 6ème ;
- La généralisation du dispositif « devoirs faits » ;
- Un renforcement au niveau des mathématiques et du français en 6ème.
Soutien en maths et en français
En ce qui concerne le soutien pour les maths et le français, Pap Ndiaye a dévoilé sur BFMTV qu’il y aura une heure par semaine, de renforcement. Cela se répartira de la manière suivante : plusieurs petits groupes répartis selon le niveau de chacun et des professeurs, d’écoles volontaires, pour les accompagner. Ce ne seront donc pas les professeurs de ces élèves, en maths et en français, qui les aideront, mais d’autres, provenant d’écoles primaires.
Les principaux points à travailler en français, estime le ministre, sont notamment, la lecture, l’écriture, la conjugaison et les calculs pour les mathématiques. Ce dispositif est presque inédit et Pap Ndiaye en est conscient. Il déclarait ce matin sur BFMTV que « c’est très nouveau bien entendu dans l’Éducation nationale de faire intervenir des professeurs des écoles (…) dans le collège ».
Inédit mais pas tant que cela finalement. En effet, cette mesure a déjà été testée, à Amiens. C’est d’ailleurs, de ce dispositif mis en place dans ville, dont le ministre s’est inspiré. Cette expérimentation est baptisée « tremplin ». Le passage entre le primaire et le secondaire est souvent difficile. En 2011, d’après l’INSEE, 12,3% des élèves entrant en 6ème présentaient un retard. Ce retard pouvait notamment être expliqué selon différents critères : lieu de vie, sexe, origine, etc.
À Amiens, la méthode est en vigueur depuis la rentrée de septembre et elle séduit. En effet, des professeurs des écoles du secteur, viennent en aide aux élèves les plus en difficulté dans les 6 collèges de la ville. Grâce à ce dispositif, les élèves se disent progresser, notamment en lecture. Ils ont été « sélectionnés » grâce à des tests relevant leurs niveaux respectifs, en début d’année, même avant qu’ils ne rentrent en classe.
Ces aides sont très révélatrices du niveau des 6e en France. Au début de l’année, tous les 6e de France ont passé des tests et les résultats se sont avérés inquiétants. En effet, 27% n’ont pas le niveau demandé en français et un tiers en maths. Le résultat est un peu mieux en français qu’il y a cinq ans mais il empire en mathématiques.
L’écart le plus important se creuse au collège entre les bons et les moins bon, d’après des rapports d’experts. Pour palier à cela, Pap Ndiaye veut renforcer le dispositif au collège.
« Devoirs faits »
« Est-ce que tu as fait tes devoirs ? ». Voici sûrement la question qui irrite le plus vos enfants. Eh bien pour en être quasiment sûr, le dispositif « devoir faits » voulu par Pap Ndiaye, tend à se démocratiser davantage. Aujourd’hui, présent dans les établissements qui peuvent payer des enseignants pour encadrer ces 2 heures supplémentaires passées à l’école pour faire ses devoirs, ce dispositif permet aux élèves de faire leurs devoirs à l’école plutôt qu’à la maison où parfois, les conditions ne s’y prêtent guère. Actuellement, un enfant sur trois bénéficie de ce système, juge le ministre. Il veut le généraliser.