Arrêtée, puis libérée avec une amende de 250€, Marina Ovsyannikova risque jusqu’à 15 ans de prison. La journaliste a dénoncé, en direct du journal télévisé le plus regardé en Russie, la guerre en Ukraine et la propagande de Vladimir Poutine.
« Non à la guerre. Ne croyez pas la propagande, on vous ment. » C’est le message adressé lundi par la journaliste russe avec sa pancarte, pendant quelques secondes, sur la première chaine de télévision russe. Diffusée sur twitter et relayée dans le monde entier, la vidéo a été visionnée plus de 10 millions de fois.
На Первом канале в прямом эфире выбежала женщина с плакатом pic.twitter.com/3EMbhSdIGU
— Ярослав Конвей (@YaroslavConway) March 14, 2022
Arrêtée puis emmenée au commissariat directement après son apparition à l’écran, le procès de Marina Ovsyannikova s’est tenu hier au tribunal de Moscou. La journaliste est condamnée à payer une amende de 30 000 roubles, soit environ 250€ (selon le cours actuel de la monnaie russe), pour la vidéo enregistrée et diffusée avant son passage à la télévision.
« Malheureusement, au cours des dernières années j’ai travaillé pour Pervy Kanal, participant à la propagande du Kremlin. J’ai honte d’avoir permis la diffusion de ces informations sur les écrans de télévision qui ont zombifié le peuple russe », a-t-elle déclaré dans sa vidéo (voir ci-dessous).
La journaliste n’a pour l’instant pas été jugée pour son passage sur la chaîne d’information. Elle risque jusqu’à 15 ans de prison, comme tous les journalistes russes qui emploient le terme « guerre » ou « conflit » lorsqu’ils parlent de l’Ukraine, depuis le 4 mars.
English translation of Marina Ovsyannikova's statement before her on-air protest and subsequent arrest tonight.@JuliaDavisNews subs pic.twitter.com/qs28QcgHM9
— Expat in Kyiv (@expatua) March 14, 2022
Soutenue à l’international
Depuis son passage à la télévision et la diffusion de sa vidéo où elle dénonce la propagande de Vladimir Poutine en Russie, Marina Ovsyannikova est devenue une véritable star à l’international. Sur twitter, des milliers de messages d’internautes circulent pour soutenir la journaliste, saluant un « courage extraordinaire ».
Née d’un père ukrainien et d’une mère russe, la femme de 43 ans a attiré l’attention de Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine, qui a félicité son acte lors d’une allocution. De son côté, Emmanuel Macron lui avait proposé hier la « protection consulaire », soit à l’ambassade, soit en lui accordant l’asile.
Suivez toute l’actualité au quotidien sur notre compte Twitter @CerfiaFR. Pour plus d’infos, découvrez notre rubrique dédiée.