Ce jeudi 24 novembre, l’Assemblée nationale s’est vu proposer des lois par La France Insoumise. Une fois par mois, les oppositions peuvent présenter leur niche parlementaire qui sera examinée par l’Assemblée.
La France Insoumise va voir ses propositions de loi examinées ce jeudi par l’hémicycle. Dans leur niche parlementaire, le parti de gauche aborde plusieurs sujets tels que l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse et de la contraception dans la constitution. Il y a également l’abolition de la corrida ou encore l’augmentation du SMIC à 1600 euros net. L’idée d’une niche parlementaire est que, une fois par mois un groupe politique peut faire entendre ses idées et propositions de loi à l’Assemblée. L’ordre du jour est donné par les parlementaires et non pas par le gouvernement.
Bien entendu, le parti politique ayant le droit de proposer ses lois doit être raisonnable sur le nombre. Il a été jugé que LFI avait trop de propositions de loi, donc deux d’entre elles ont été retirées et ne seront pas traitées. La première visait à la création d’une enquête sur l’affaire de « Uber Files » et au rôle du président Macron sur l’implantation de la firme en France. La seconde loi qui fut retirée est celle concernant l’augmentation du SMIC à 1600 euros net.
Des choix contestés
LFI a donc dû faire un choix sur les sujets à traiter pour aujourd’hui. Par manque de temps, ils ont dû choisir des sujets plus sociaux dans leur niche parlementaire. Ces sujets sont donc la réintégration des soignants non vaccinés et l’inscription de l’IVG dans la constitution. Les autres partis politiques n’ont pas manqué de critiquer les choix de LFI.
« Une niche, c’est une fois par an. (…) À ce moment-là, il est de tradition qu’on ne pourrisse pas les niches des uns et des autres », déclare Alexis Corbière, invité sur LCI jeudi matin. Il ajoutera que c’est un « choix cornélien et déchirant », jugeant que la question du SMIC est plus importante.
Marine Le Pen aussi se permettra de donner son avis sur la situation, en disant que cela en dit « long sur leur sincérité sur le pouvoir d’achat et leur opposition à Emmanuel Macron ».
Bonnes ou mauvaises nouvelles pour LFI ?
L’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution proposée par LFI a été adoptée par l’Assemblée nationale. La proposition de loi a récolté 337 voix favorables et 32 défavorables. L’ensemble de l’Assemblée a salué cette proposition de loi de LFI, qui semble être importante aux yeux de l’hémicycle. Si cette loi est ensuite adoptée par le Sénat, la France pourrait être vue comme l’une des nations pionnières sur la question du droit de la femme. Une initiative qui a même incité Marine Le Pen à proposer elle aussi une proposition de loi constitutionnelle.
Cependant, la loi a peu de chances d’entrer en vigueur. En effet, avant qu’une loi soi adoptée, elle doit passer entre les mains de l’Assemblée, mais aussi du Sénat. Or, aujourd’hui le Sénat se positionne plus à droite, et donc s’oppose aux idées de la gauche. De plus, même si la loi passait l’étape du Sénat, il faut que le Président organise un référendum. Et rien n’empêcherait le Président de faire tomber la proposition de loi. « Tout cela n’a à mon sens quasiment aucune chance d’aboutir au regard de mes discussions avec les sénateurs », a expliqué Éric Dupond-Moretti.
Tantôt partie sur une proposition de loi pour l’abolition de la corrida, LFI l’abandonne au profit de la réintégration des soignants non-vaccinés, à la surprise générale. La majorité étant défavorable à la première proposition, le député Aymeric Caron se dit navré. « Applaudissez, soyez fiers de vous », lança-t-il à l’attention des opposants à son texte, qui a divisé la plupart des groupes politiques. Faisant face à des centaines d’amendements « d’obstruction », il est « impossible d’atteindre un vote final dans les délais impartis, c’est-à-dire minuit », se lamente Aymeric Caron. Debout à la tribune, le député LFI conclut :
« La corrida sera bientôt abolie dans ce pays, je vous le promets. »
Il a ajouté qu’il déposerait une nouvelle proposition de loi dans les prochains mois. Mais ce soir, l’hémicycle débattra autour d’un texte sur la réintégration des soignants non-vaccinés.