Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Mosquée de Paris a annoncé suspendre son action en justice contre Michel Houellebecq qui avait tenu des propos offensant envers la communauté musulmane.
Lors d’une discussion avec Michel Onfray, retranscrite dans la revue Front Populaire dont le sous-titre s’intitulait « Fin de l’occident ? », Michel Houellebecq avait tenu des propos violents envers la communauté musulmane.
« Quand des territoires entiers seront sous contrôle islamique, je pense que des actes de résistance auront lieu. Il y aura des attentats et des fusillades dans des mosquées, dans des cafés fréquentés par les musulmans, bref des Bataclan à l’envers », avait confié l’auteur au cours de l’entretien.
Michel Houellebecq avait également ajouté que « le souhait de la population française de souche, ce n’est pas que les musulmans s’assimilent, mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser ». Des propos islamophobes qui ne sont pas passés inaperçus pour le recteur de la Mosquée de Paris qui a de suite annoncé sa volonté de porter plainte contre Michelle Houellebecq, pour incitation à la haine.
« Michel Houellebecq affirme que les musulmans ne sont pas de vrais Français. Les musulmans lui donnent rendez-vous devant le tribunal correctionnel pour lui opposer ce que dit le droit. »
Ce n’était pourtant pas la première fois que l’écrivain était à l’origine de propos haineux envers la communauté musulmane. Michel Houellebecq avait déjà été poursuivi puis relaxé en première instance et en appel, lors d’un procès pour incitation à la haine. Pour cause, il avait déclaré en 2001 que « la religion la plus con, c’est quand même l’islam ».
Une médiation à l’initiative du Grand rabbin de France
C’est à l’initiative de Haïm Korsia, Grand rabbin de France, que Michel Houellebecq et Chems-Eddine Hafiz se sont rencontrés autour d’un café pour une médiation. La conversation qui a duré 6 heures a débouché sur l’engagement de l’écrivain de nuancer ses propos dans un prochain livre qui contiendra l’intégralité de sa conversation avec Michel Onfray. De son côté, Chems-Eddine Hafiz a annoncé mettre sa plainte contre l’auteur en suspens.
« Chems-Eddine Hafiz m’a fait part de la grande émotion des Musulmans Français causées par certains passages de mon entretien avec Michel Onfray. Il se trouve qu’un livre sera tiré de ces entrevues. Je suis profondément attaché au texte et je veux bien reconnaître que les paragraphes concernés sont ambigus. Je les remplacerai donc, dans l’édition à venir, par des paragraphes explicitant mieux mon propos, et qui, je l’espère, ne heurteront pas les musulmans », a expliqué Michel Houellebecq à la suite de la médiation.
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, avait indiqué à l’antenne de CNews en décembre 2021, une hausse de 32 % des actes anti-musulmans pour l’année 2021 en France, comparé à 2020.