Ce samedi 26 août, les pelouses du Champ de Mars ont été investies par un millier de cyclistes. Cette étape finale clôt les 450 km du convoi de l’eau qui avait été organisé par des groupes militants écologistes pour manifester contre l’implantation de nouvelles méga-bassines.
Le 18 août, le convoi de l’eau, organisé par Bassine non merci, la Confédération paysanne et les Soulèvements de la Terre, s’élançait de Sainte-Soline sur les routes de France. Quelle était leur revendication ? Ils souhaitaient mettre fin aux projets de construction de méga-bassines.
« Il y a toutes les raisons juridiques, politiques, scientifiques, techniques, tout ce qu’on veut pour que ça s’arrête demain ! » a déclaré samedi aux pieds de la Tour Eiffel Julien Leguet, porte-parole du collectif Bassine non merci.
Derrière ce combat, les militants contre les méga-bassines se battent surtout contre un modèle agro-industriel « dévastateur » pour l’écologie et « inégal » pour les petits producteurs. Pour les manifestants, les méga-bassines sont une catastrophe pour l’écologie car elles pompent l’eau dans les nappes phréatiques. Mais c’est aussi un « accaparement » de l’eau par les grosses entreprises dans l’agro-industrie, ne laissant donc plus suffisamment d’eau dans les nappes pour les autres plus petits producteurs.
« De l’eau pour tous, pour une discussion publique et citoyenne du partage de l’eau. » a déclaré un cycliste qui était présent dans le cortège samedi à Paris.
Retour sur les 8 derniers jours du convoi
Le convoi de l’eau a duré 8 jours, une semaine pendant laquelle le cortège contre les méga-bassines a enchaîné les actions militantes.
Alors que la canicule frappait la France, les militants sont allés se rafraîchir dans le lac privé de Saint-Cyr illégalement, pour dénoncer l’appropriation de l’eau. Par la suite, certaines personnes du convoi sont allés vandaliser un terrain de golf. Ce « sport de riche » profitait d’un système d’irrigation pour entretenir leur pelouse d’un vert vif et éclatant. Pour cette action les CRS sont intervenus mais aucun blocage n’a eu lieu grâce à un dialogue entre policiers et militants de plusieurs heures.
Quelques jours après, le 25 août, une partie du convoi s’est rendue à l’Agence de l’eau Loire-Bretagne à Orléans. Le but était d’obtenir un moratoire pour l’arrêt des projets de construction méga-bassines auprès de la préfète. Mais malheureusement la discussion n’a pas abouti à cela. Les militants ont donc bloqué l’extérieur de l’Agence pour exprimer leur déception.
Pour finir leur voyage, le cortège est arrivé hier à Paris. Ce sont plus d’un millier de vélos qui ont déambulé dans les rues parisiennes, devant le ministère de l’Écologie jusqu’à la pelouse du Champ de Mars. Même si les policiers et la Brav-M ont été mobilisés, pour bloquer les ponts notamment, le rendez-vous aux pieds de la Tour Eiffel a bien eu lieu, et sans débordement.
Nouvelle estimation suite à comptage plus précis : nous sommes au moins 1000 cyclistes !
Les rues sont submergées par les vélos qui progressent comme un fleuve dans Paris 🌊 pic.twitter.com/OVPH41751K
— Les Soulèvements de la Terre (@lessoulevements) August 26, 2023
La joie et le partage, voilà comment les militants voulaient se montrer grâce au convoi de l’eau après l’épisode chaotique à Sainte-Soline en juin. Pour répondre au gouvernement qui accuse les Soulèvements de la Terre d’inciter à la violence, les militants ont acclamé dans les rues de Paris « Nous sommes des éco-terroristes » sur fond de musique et de bruit de sonnette.
Malgré la bonne ambiance, le convoi de l’eau est déçu par l’échec du moratoire pour l’abandon du projet des méga-bassines. Les organisateurs sont aussi très déçus par le silence du gouvernement face à leur mobilisation. Plusieurs autres actions sont déjà prévues, selon les collectifs organisateurs, pour que l’eau devienne un « bien pour tous ».
« On est très énervés car on n’a pas obtenu le moratoire qu’on était venu chercher. On va devoir continuer les actions pour démanteler les chantiers. » a déclaré Julien Leguet.
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