À l’approche du réveillon du nouvel an, les médecins généralistes sont appelés à faire grève. C’est la deuxième fois en un mois.
À partir de lundi et jusqu’au 2 janvier, les médecins généralistes sont appelés à fermer leurs cabinets pour faire grève. La principale cause de ce mouvement est qu’ils veulent voir le prix de la consultation de base, alors d’un montant de 25 euros, passer à 50 euros, soit le double. L’amélioration de leurs conditions d’exercice penche également dans la balance. C’est le deuxième mouvement de ce genre en l’espace d’un mois, mais celui-ci devrait prendre moins d’ampleur. Le premier mouvement, début décembre, avait entraîné une baisse d’activité de 30% pour les médecins généralistes.
Alors que le pays est plongé en pleine « triple épidémie » mêlée entre Covid-19, bronchiolite ou encore grippe, les médecins sont bien déterminés à faire grève. Malgré la crise des hôpitaux, débordés par la situation, l’appel à « l’union sacrée », des autorités auprès des médecins ne semble pas être reçu de l’autre côté.
Doubler le prix des consultations de bases
Le mouvement « Médecins pour demain », à l’origine de cette grève est conscient que moins de monde sera mobilisé. En effet, c’est ce qu’a soutenu la leader de ce mouvement, Christelle Augier qui sait que la mobilisation « sera un peu moindre, ne nous voilons pas la face, mais malgré tout conséquente ».
Malgré un intérêt moins fort, certes, les revendications sont quant à elles bien présentes. En effet, l’augmentation du tarif de consultation de base est l’essence de ce mouvement. « Médecins pour demain » veut donc voir le prix de base, de 25 euros, atteindre désormais les 50 euros. Le but est de faire un « choc attractif » pour la médecine dite « de ville » qui manque cruellement de personnel. La complexité des tâches administratives serait également un frein, notamment chez les jeunes qui sont moins attirés par cela.
Des doutes sur leur avenir professionnel
Avec des récents projets de loi quant aux déserts médicaux, les médecins s’inquiètent au niveau de la pérennité de leur métier. En effet, les infirmières pratiques avancées (IPA) pourraient bientôt se voir autorisées à prescrire, ce qui reviendrait à effectuer le travail d’un médecin, sans en être un. Une véritable crainte chez ces derniers.
Invité sur BFMTV, Jean-Paul Hamon, président d’honneur de la Fédération des médecins de France se plaint également du système de santé en France. « On assiste à un démantèlement de la médecine libérale et générale en particulier avec une dégradation de la qualité des soins. »
Tous ne sont pas en grève
Bien que « Médecins pour demain » appelle à se mobiliser, certains syndicats tels que MG France, la CSMF et Avenir Spé ne participeront pas à ce mouvement. Pour cause, ils mentionnent des « avancées » à la suite de négociations avec l’Assurance maladie. Cette décision, de ne pas fermer pendant les fêtes a été saluée par le ministre de la Santé, François Braun, aux vues de la situation « critique » des urgences hospitalières.
D’autres se sont également mobilisés et ont exprimé leur incompréhension face à ce mouvement dans la période que nous traversons, comme Amélie Verdier, directrice générale de l’Agence régionale de santé (ARS) d’île de France : « Cela me semble une très mauvaise période pour ne pas répondre présent face aux besoins de soins de la population ».
En cas de trop forte affluence des patients causée par les épidémies virales, les ARS pourront procéder à des réquisitions des grévistes.