La candidate du Rassemblement national multiplie depuis quelques jours les prises de parole sur le port du voile, et semble changer de ton à l’approche du second tour.
Une semaine avant le second tour de l’élection présidentielle, la question du port du voile demeure un thème récurent de la campagne des deux candidats en lice. En déplacement ce samedi à Saint-Rémy-sur-Avre, en Eure-et-Loir, Marine Le Pen a expliqué qu’elle n’est « pas obtuse », c’est à dire pas bornée, sur sa proposition visant à interdire le voile.
« Il y aura une loi, elle sera soumise au Parlement, il y aura une discussion, » a déclaré la candidate d’extrême droite devant une caméra de BFMTV, précisant « qu’avec le référendum d’initiative citoyenne, les citoyens pourraient abroger cette loi, s’ils ne sont pas satisfaits ».
Un positionnement bien moins offensif qu’en début de semaine, lorsque la candidate d’extrême droite proposait de sanctionner d’une amende le port du voile dans l’espace public. « C’est comme quand on ne mettait pas le masque, on ne le mettait pas, on avait une amende. Ce sera pareil », a t-elle confié à la même chaine de télévision, 3 jours plus tôt.
Pourtant, Marine Le Pen s’est montrée claire en affirmant que « l’interdiction du voile est essentielle », ce jeudi, tout en soulignant qu’il ne s’agit pas de « l’élément le plus fondamentalement urgent. »
Un parti pris risqué pour la rivale d’Emmanuel Macron, qui essaye depuis quelques jours de convaincre l’électorat de Jean-Luc Mélenchon de rejoindre son camp au second tour, bien que celui-ci soit majoritairement contre l’interdiction du port du voile (61% contre et 39% pour, selon un sondage CSA pour CNEWS, révélé le 24 mars).

Le port du voile divise dans le parti du RN
Si le port du voile est devenu un des principaux sujets abordés par Marine Le Pen, Robert Ménard, maire de Béziers et soutien de la candidate, ne partage pas les mêmes idées que la tête du Rassemblement national. Selon lui, interdire le voile dans l’espace publique est « une erreur » et n’est « pas possible à mettre en oeuvre ».
Un discours qui divise, puisque l’édile a annoncé « ne plus prendre la parole jusqu’au 2e tour », se mettant en retrait de la campagne de Marine le Pen.