12 jours avant le deuxième tour de l’élection présidentielle, les deux candidats continuent d’apporter des précisions sur leur programme, cette fois-ci sur la potentielle mise en place d’un septennat.
Arrêté en France à partir de 2002 par Jacques Chirac, le septennat présidentiel pourrait revoir le jour d’ici les cinq prochaines années. Interrogée aujourd’hui sur ce sujet à Vernon (Eure), Marine Le Pen a d’abord fait part de sa proposition de « révolution référendaire ».
« Je propose ici une révolution référendaire. La constitution sera révisée, d’abord pour rendre plus facile l’organisation de référendum sur tous les sujets. Ensuite et surtout pour instaurer le référendum d’initiative citoyenne (RIC) », a déclaré la représentante du RN, qui a « préparé un projet de loi prêt à l’emploi, qui porte cette audacieuse réforme. »
Selon Marine Le Pen, le peuple français pourra décider « lui-même » d’instaurer cette « nouvelle aire démocratique » comme elle l’appelle. Cela se ferait donc par le biais du RIC, une des idées phare du mouvement des gilets jaunes, qui permet à un certain nombre de citoyens de saisir la population par référendum, sans que soit nécessaire l’accord du Parlement ou du président de la République.
📹 Au cours de mon mandat, grâce à une saine et paisible pratique du référendum, je compte consulter le seul expert qu'Emmanuel Macron n'a jamais consulté : le peuple ! pic.twitter.com/pL0O9pbvZG
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) April 12, 2022
Au fil de son allocution, la candidate s’est aussi exprimée sur la potentielle fin du quinquennat présidentiel, si elle venait à être élue.
« Je propose l’instauration du septennat non renouvelable qui rendra à la fonction présidentielle son prestige et au président sa capacité d’une action longue tout en le débarrassant d’une obligation de campagne électorale permanente », a dévoilé Marine Le Pen, qui souhaite avoir recours à un référendum.
Pour rappel, depuis 2008, il est impossible pour un président français d’exercer plus de deux mandats consécutifs de cinq ans
Emmanuel Macron répond à Marine Le Pen
Il n’est « pas vrai qu’on peut réviser la Constitution de manière directe », a affirmé le président de la République, en déplacement à Mulhouse (Haut-Rhin). « Il faut d’abord passer par les deux chambres (parlementaires, ndlr), c’est notre Constitution qui le prévoit et la Constitution, on doit la respecter », a-t-il repris, visant la candidate d’extrême droite.
Emmanuel Macron s’est lui aussi dit favorable au septennat, le considérant comme un « un bon rythme pour la présidentielle » et « une bonne respiration par rapport au rythme des législatives ». Cependant, le président sortant défend « le caractère renouvelable », à l’inverse de son opposante.
Concernant l’instauration d’un scrutin à la proportionnelle pour les élections législatives, le chef de l’Etat a affirmé qu’il y est « plutôt favorable » et que c’était « une bonne chose ». De son côté, Marine Le Pen a indiqué que la mesure faisait partie de son projet, « avec une prime majoritaire ».