La parole s’est libérée ces dernières semaines sur Twitter, plusieurs joueurs de foot ont été victimes d’escroquerie sur la toile.
Des plaintes ont été déposées suite à une épidémie d’arnaques en ligne. Il s’agit de parents qui demandent à des célèbres joueurs de foot un maillot dédicacé pour leur enfant « malade ». En réalité, beaucoup de clubs se seraient fait arnaquer en envoyant des maillots à des enfants en très bonne santé.
C’est sur Twitter, à travers le compte de Thomas Félix, alias @Flexilegenie que les faits ont été révélés, mercredi 18 mai. Un homme d’une quarantaine d’année aurait mis en scène la maladie de son fils pour obtenir des maillots gratuits auprès de plus d’une vingtaine de clubs de foot. L’homme qui habite dans le Sud de la France, à La Garde, aurait également usurpé l’identité de ses anciens voisins pour recevoir les maillots.
« Comme j’ai publié les mails, une autre personne m’a contacté en réalisant que son identité avait été usurpée pour cette arnaque. C’est un de ses anciens amis qui m’a également dit que l’homme en question était un collectionneur de maillots et qu’il en détenait plus d’une centaine », a expliqué le lanceur d’alerte.
[ ACTUALISATION ARNAQUE MAILLOT]
L'histoire est encore plus folle ce matin, j’ai recensé + de 20 clubs et il a usurpé l'identité de son collègue qui va porter plainte contre cette arnaqueur car c'était le nom de sa femme qui apparaissait dans les mails…
1/11 pic.twitter.com/Lsq75ocl2U
— Flexi le génie 🧞♂️ (@FlexiLeGenie) May 19, 2022
Selon plusieurs Community managers de clubs de Ligue 2, les parents utilisaient toujours des noms et des maladies différentes pour leur enfant.
Un texte bien maîtrisé
Le message envoyé par les parents était toujours le même quel que soit le club. Seuls les noms des joueurs, de la maladie et des stades étaient changés.
Cela commençait par: « Je suis maman d’un jeune garçon de 12 ans qui vous adore et qui est supporter de votre club ». Avant de poursuivre: « J’ai appris la semaine dernière que mon fils était touché par une maladie, appelée Leucémie (cancer du sang). Avec mon fils nous avons quitté [insérer la ville] il y a six mois pour des raisons professionnelles. Il avait déjà mal vécu notre départ sachant qu’il ne viendrait plus au stade [insérer le nom du stade] et maintenant il apprend qu’il est malade. Il est tous les week-ends devant la télé pour suivre vos matchs. Aujourd’hui il souhaiterait savoir si vous seriez d’accord pour lui offrir votre maillot de match dédicacé. »
En pièce jointe des mails, messages Facebook ou Instagram, une photo de l’enfant était insérée.
Le père de famille reconnaît les faits
Le père a été placé en garde à vue après que l’un de ses voisins ait porté plainte pour usurpation d’identité. Une enquête pour escroquerie a été ouverte par le parquet de Toulon, et des perquisitions ont lieu au domicile familial, dans le Var, a détaillé à l’AFP le procureur de la République de Toulon, Samuel Finielz. Le mis en cause, sans profession, « reconnaît les faits et s’être appuyé sur des vidéos de son fils présentant une maladie imaginaire et des adresses du voisinage pour recevoir des maillots », a-t-il expliqué.
Un scénario déjà vu… à la télé
L’histoire de Dee Dee Blanchard, atteinte du syndrome de Münchhausen par procuration, avait fait l’objet d’une série, intitulée « The Act ». Ce syndrome conduit le concerné à la maltraitance, souvent envers un ou plusieurs enfants. Ce syndrome atteint les adultes ayant la responsabilité médicale d’un tiers, habituellement un enfant. Ces derniers exagèrent ou provoquent des problèmes de santé à l’enfant, l’envoyant auprès d’un médecin ou d’un service de soins médicaux. Le but est d’attirer l’attention et la compassion à travers la maladie de l’enfant.
La série The Act, se base sur l’histoire vraie du meurtre de Dee Dee Blanchard, commandité par sa fille Gypsy. Cette dernière est forcée par sa mère, depuis son enfance, à être nourrie à la sonde et à se déplacer en fauteuil roulant inutilement. Atteinte du syndrome de Münchhausen par procuration, Dee Dee Blanchard a infligé à sa fille des médicaments et opérations inutiles, la persuadant elle et son entourage qu’elle était gravement atteinte de plusieurs maladies.