Le député LR Alexandre Vincendet aurait déposé une proposition de loi autorisant l’enterrement avec son animal de compagnie, à en croire les informations du journal Le Parisien parues ce mercredi 30 octobre. Et le sujet pourrait même recueillir un consensus à l’Assemblée nationale, indique la même source.
Va-t-on pouvoir bientôt se faire enterrer avec son animal de compagnie ? En octobre dernier, un sondage Ifop révélait que plus de deux Français sondés sur trois (68 %) étaient favorables à la création de cette loi. Si les Français étaient en réalité moins nombreux à être prêts à franchir le pas (4 5%), cette tendance, qui peut paraître saugrenue, pourrait voir le jour.
Pourquoi ? Parce que l’idée n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. D’après les informations du Parisien, Alexandre Vincendet, député rhodanien du groupe Les Républicains, aurait déposé une proposition de loi à ce sujet.
« Un sujet de préoccupation pour beaucoup de Français »
Cet ancien maire de Rillieux-la-Pape, une commune située en région Auvergne-Rhône-Alpes, souhaite en effet faire évoluer la législation française, qui interdit à ce stade les humains de partager une même sépulture avec leur animal de compagnie. Et ce, contrairement à d’autres pays européens comme l’Allemagne, la Grande-Bretagne ou encore la Suisse. La pratique est interdite sur le sol français.
« C’est un sujet de préoccupation pour beaucoup de Français, particulièrement chez les personnes les plus fragiles, les plus âgées ou les plus isolées », a expliqué le député. « Je l’ai beaucoup vu lorsque j’étais maire (2014-2022). Je vois le déchirement que peut représenter la perte d’un animal, lequel sert aussi souvent de lien social entre les gens. »
En France, lorsqu’un animal domestique décède, son propriétaire peut soit l’incinérer, soit enterrer la dépouille dans l’un des rares cimetières animaliers ou bien l’ensevelir dans son jardin. Ce dernier doit être privé et de nombreux critères doivent être respectés comme le fait que la bête ne doit pas excéder les 40kg.
Par sa proposition, Alexandre Vincendet précise que le maître pourra « faire placer dans la sépulture dont il est l’ayant droit les contenants refermant la dépouille ou les cendres« et inscrire le nom de l’animal à proximité du monument funéraire, sur une « plaque ou un dispositif amovible. »
Chat, chien, hamster ou encore lapin domestique sont considérés comme des animaux de compagnie.
… Qui était déjà dans les airs en février dernier
Ce n’est pas la première fois que cette idée est exposée. En février, une trentaine de députés avaient déjà déposé une proposition de loi à ce sujet.
« L’idée de cette petite loi est née de la triste histoire d’une vieille dame en Gironde qui souhaitait que l’urne de son animal soit présente dans son cercueil et ça lui a été refusé », expliquait alors Loïc Dombreval, ex-député dans la deuxième circonscription des Alpes-Maritimes.
« Aujourd’hui, on peut déposer un objet, la photo de son épouse, une alliance dans son cercueil. Je modifie légèrement la loi car la relation à l’animal a complètement changé.«
Jugeant révoltant qu’on ne puisse pas se plier aux dernières volontés des défunts avant leur mort, l’idée n’avait pas été retenue. Pour autant, cet ancien député avait à l’époque précisé être convaincu que « cette loi pourrait être votée un jour ».
La droite est partante
Et elle pourrait donc voir le jour, quand bien même ce projet a fait ricaner les députés opposés, indignés et pointant du doigt son timing, à l’heure où le pays fait face à d’autres sujets, plus urgents à traiter. Conscient de l’actualité, Alexandre Vincendet persiste et estime que son idée sera fédératrice. Il veut y croire.
« Quand je vois tous les sujets lourds qui sont débattus en ce moment à l’Assemblée, comme la crise énergétique, les squats, et la corrida, ça peut aussi être l’occasion de débattre sur un thème positif et rassembleur. »
Le quotidien régional français explique que les groupes Rassemblement national et Renaissance ne seraient pas contre l’idée et pourraient voter pour. Ce sera à partir de mars prochain, si la proposition arrive bel et bien dans les mains de l’Assemblée et que le texte est inscrit au calendrier parlementaire pour y être examiné de plus près.
« Le Rassemblement national peut a priori apporter son soutien, je n’y vois pas d’opposition », a commenté Marine Le Pen quand Violette Spillebout, député LREM, expliquait y trouver aucune incohérence, « dans un moment où on a besoin de faire vivre le lien social. »
« S’il y a une majorité en interne pour cette proposition d’Alexandre Vincendet, alors nous n’aurons pas de difficulté à le soutenir« , appuyait également Aurore Bergé, la présidente du groupe Renaissance, pour formuler un autre soutien de poids au député. Affaire à suivre dans les prochains mois, donc.