Le parquet de Versailles a annoncé, le 3 janvier, le classement sans suite de l’enquête visant la mère et la sœur de Xavier Dupont de Ligonnès, faute d’éléments suffisants.
C’est en novembre 2019 que l’enquête visant Geneviève et Christine Dupont de Ligonnès avait été ouverte pour « abus de faiblesse en état de sujétion psychologique visant un mouvement d’inspiration catholique, traditionaliste, radical et apocalyptique ».
Nommé « Le Jardin », le groupe de prière a été créé par Geneviève Dupont de Ligonnès, la mère, puis dirigé par Christine Dupont de Ligonnès, la sœur du meurtrier présumé, recherché depuis 2011 après le meurtre de sa femme et de ses enfants.
En 2011, « Le Jardin » avait déjà fait l’objet de plusieurs signalements recueillis par la Mission interministérielle de vigilance et de luttes contre les dérives sectaires (Mividules). Le groupe véhiculait des messages de types apocalyptiques qui s’apparentaient à des risques de dérives sectaires. Les pratiques de Geneviève et Christine Dupont de Ligonnès ont par ailleurs été qualifiées de « doctrine délirante » par l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes.
Plus récemment, Geneviève et Christine Dupont de Ligonnès ont été soupçonnées d’avoir mis sous influence un couple de personnes âgées et d’avoir contraint une famille à vendre son pavillon en 2019, ce qui a conduit la Mividules à faire un signalement auprès du parquet de Versailles.
Des preuves insuffisantes pour incriminer Geneviève et Christine Dupont de Ligonnès
L’enquête a été classée pour cause d’infraction insuffisamment caractérisée. La procureure a donc jugé que les preuves apportées au dossier n’étaient pas suffisantes afin de constituer un abus de faiblesse. Une décision que Stéphane Goldenstein, avocat de Geneviève et Christine Dupont de Ligonnès, approuve.
« Mes clientes veulent retrouver l’anonymat qui était le leur et que l’on cesse de les diffamer au travers l’exploitation de l’affaire qui concerne Xavier Dupont de Ligonnès », confie Stéphane Goldenstein à l’AFP.
Une augmentation des dérives sectaires en France
Dans son rapport publié en novembre dernier, la Mividules a relevé une forte hausse des signalements de dérives sectaires pour l’année 2021 qui s’expliquerait par le contexte sanitaire. Il s’agit d’une hausse des signalements de 33 % entre 2020 et 2021, et de 44 % entre 2018 et 2021.
Face à ces chiffres, Sonia Backès, invitée de Franceinter, explique que « beaucoup de choses passent sous les radars et on ne sait pas exactement combien de personnes sont réellement concernées ».
Des assises de dérives sectaires et de complotisme devraient être organisées en ce début d’année 2023 dont le but sera l’établissement de mesures afin de lutter plus efficacement contre ces dérives sectaires. Une simplification des procédures de signalement devrait notamment être mise en place.