Les Irlandais ont écrasé les Italiens 57-6 lors du dernier match de la troisième journée du Tournoi des 6 nations. Ce match farce a mis en exergue plusieurs problèmes auxquels fait face le monde du rugby. Retour sur une règle qui a fini d’enterrer le jeu de nos voisins italiens.
La règle de la carence
Cette mesure qui a vu le jour en top 14 au début des années 2000, a fait son apparition dans les matchs internationaux en 2018, lorsqu’elle a été ajoutée au règlement de World Rugby.
Pour faire simple, il y a trois cas de figures dans lesquels on peut voir s’appliquer la règle qui a fait tant de mal aux Italiens ce weekend. Il faut considérer que dans chaque situation, l’équipe ne dispose plus de remplaçants qualifiés pour le poste.
Le premier, un joueur de première ligne qui se blesse et qui ne peut plus continuer le match. Par exemple, lors d’une commotion le joueur est contraint de sortir mais ne peut être remplacé. Alors la décision est prise de simuler les mêlées jusqu’à la fin de la rencontre et l’équipe jouera donc à 14.
Ensuite, un joueur de première ligne prend un carton rouge. il est exclu du terrain définitivement, et son capitaine devra choisir un joueur qui sortira en plus. L’équipe est forcé de finir le match à 13.
Enfin, un joueur de première ligne qui prend un carton jaune. Il est alors exclu de la pelouse pour dix minutes, mais le capitaine devra également sortir un autre de ses compagnons. L’équipe jouera donc à 13 pour dix minutes.
Les origines de cette règle
Cette règle a été créé pour la simple raison que certaines équipes abusaient de certaines pratiques et ça entachait le sport. En effet, avant cette règle, lorsqu’une équipe était malmenée en mêlée et était dominée, elle simulait une blessure d’un de ses joueurs de première ligne. Ainsi, pour le reste de la rencontre, l’équipe jouait à 14, mais les mêlées étaient simulées pour le reste du match.
L’équipe s’infligeait un léger handicap pour contrer le problème de leur pack d’avants. Maintenant, l’équipe qui perd un joueur de première ligne se voit infliger un deuxième handicap pour être sûr qu’il n’y ait aucune simulation. Le but étant seulement simuler les mêlées – qui est un des secteurs les plus importants du jeu.
Les limites
On l’a vu lors de cette troisième journée du tournoi, cette règle comporte des limites. À la huitième minute, Lucchesi, le numéro 2 italien sort sur blessure et est remplacé par Faiva. À la dix-neuvième, lors d’un plaquage dangereux, Faiva se fait exclure définitivement. Sans la possibilité de le remplacer, l’équipe d’Italie est contrainte de se séparer d’un autre homme.
Les Italiens sont déjà connus pour avoir des difficultés à s’imposer lors du tournoi des 6 nations (35 défaites de suite depuis février 2015). Alors les voir jouer à 13 contre 15 sous une règle un peu obscure, puis à 12 contre 15 à la fin de la rencontre, n’était vraiment pas une partie de plaisir.
Quel avenir pour la Squadra ?
Cette défaite va relancer le débat qui fait toujours mouche dans ce Tournoi des 6 nations et ce, depuis des années. Les Italiens, qui n’ont plus gagné de match dans cette compétition depuis 7 ans, ont intégré le tournoi afin d’augmenter leur niveau de jeu. Malheureusement, on constate que cette équipe n’y arrive tout simplement pas.
Il faut souligner que le Tournoi des 6 nations n’est pas le seul tournoi européen. La « Europe Rugby Championship » considérée comme le tournoi des 6 nations B comporte des nations comme la Géorgie qui pourrait prétendre à participer au tournoi phare.
Un système montant-descendant serait alors le bienvenue, non seulement pour rajouter un peu plus de visibilité aux autres équipes européennes, mais aussi pour voir grandir des nations comme la Géorgie. Parce qu’en plus de faire progresser une équipe, le tournoi des 6 nations est très populaire et pourrait impacter l’économie touristique d’un pays.
Mais quid des Italiens ? Si la dernière place du tournoi leur est encore assurée cette année, avec une 7ème cuillère de bois, une relégation peut être synonyme de régression. Cependant, faire monter une équipe au détriment d’une autre n’est actuellement pas dans les plans du Six Nations Rugby Limited (organisme en charge du Tournoi des 6 nations).
On peut tout de même se demander si une compétition plus compétitive ne serait pas une source de motivation supplémentaire pour les Italiens. Cela pourrait être un catalyseur afin d’élever leur niveau jeu et également permettre aux fans du ballon ovale d’apprécier l’entièreté des matchs proposés chaque weekend.
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