L’OMS a affirmé mercredi que le système de santé ukrainien, fortement fragilisé depuis l’invasion russe, avait remarquablement bien résisté malgré les 18 attaques confirmées à l’encontre de cibles sanitaires.
Ce sont les mots du chef du Programme de gestion des situations d’urgence sanitaire à l’OMS Michael Ryan lors d’une conférence de presse à Genève :
« Je ne pense pas que le système de santé ukrainien soit sur le point de s’effondrer. Je pense qu’il a été remarquablement résistant (…) [il] a remarquablement bien résisté compte tenu du stress qu’il subit », en particulier pour ceux qui se trouvent en première ligne. »
Il insiste cependant sur la nécessité urgente de cesser ce conflit qui menace gravement le système sanitaire ukrainien :
« Mais cette crise – d’un point de vue sanitaire – ne pourra aller qu’en s’aggravant, à moins qu’il n’y ait une décision immédiate pour cesser les hostilités en Ukraine et arrêter cette guerre. »
Des mots repris par le directeur général de l’OMS
Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a déclaré lors de cette conférence, que les attaques impactent les communautés qui se retrouvent privées de soins. Par ailleurs, il confirme 18 attaques contre des établissements de santé, personnels de santé et ambulances. Il déclare 10 décès et 16 blessés.
Il insiste sur l’importance de continuer la prise en charge des principaux problèmes de santé qui impactent la population ukrainienne :
« Parmi les principaux problèmes de santé que nous constatons figurent l’hypothermie et les engelures, les maladies respiratoires, le manque de traitement pour les maladies cardiovasculaires et le cancer, et les problèmes de santé mentale », a affirmé le chef de l’OMS.
Alors que les combats se multiplient aux portes des infrastructures civiles et que des blessures graves liées aux combats doivent pouvoir être soignées, le directeur général de l’OMS rappelle aussi le contexte de pandémie qui n’échappe pas à la guerre : « Cette pandémie est loin d’être terminée », a-t-il mis en garde.
L’OMS déclare alors débloquer des fonds d’urgence pour l’achat de fournitures médicales :
« J’ai débloqué 3,5 millions USD supplémentaires du Fonds de réserve de l’OMS pour les situations d’urgence dans le but d’acquérir et de livrer des fournitures médicales urgentes. On s’attend à revoir à la hausse ce soutien humanitaire dans la santé à mesure que les besoins seront évalués. »
Un hôpital pédiatrique détruit par les bombardements à Marioupol
Un hôpital pour enfant de Marioupol, port sud-ukrainien assiégé par l’armée russe, a été détruit par les bombardements. Le bilan de ce bombardement est de 3 morts dont une petite fille. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fait part de sa réaction sur Twitter :
« Marioupol. Frappe directe des troupes russes à la maternité. Des gens, des enfants sont sous les décombres. Atrocité ! Combien de temps encore le monde sera-t-il complice ignorant la terreur ? »
Des réactions internationales immédiates
Depuis le début du conflit, le peuple ukrainien et son président recueillent de nombreux soutiens. Les réactions suites au bombardement de l’hôpital de Marioupol le démontrent. Le premier ministre britannique Boris Johnson a constaté un acte « immoral » suite à la destruction de l’hôpital de Marioupol :
« Il y a peu de choses plus immorales que de cibler les personnes vulnérables et sans défense. »
Cette déclaration fait suite à l’appel de Londres à l’intention de l’ensemble des pays du G7 mercredi d’interdire les importations de pétrole russe, sanction déjà mise en place par les Etats-Unis. La Maison Blanche dénonce un usage « barbare » de la force. La porte parole de l’exécutif américain Jen Psaki a déclaré lors d’une conférence de presse :
« Il est atroce de voir le genre d’utilisation barbare de la force militaire contre des civils innocents dans un pays souverain. »
Suite à sa conférence sur le système de santé ukrainien avec Michael Ryan, le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a condamné le bombardement russe, mais à réitéré le besoin « urgent » d’une résolution de paix :
« L’OMS condamne sans équivoque tous les actes de violence contre les établissements de santé et les patients. Nous réitérons notre appel urgent à une résolution pacifique. »