Ce mercredi 4 janvier, dans la soirée, s’est tenu le match opposant la Lazio Rome de Maurizio Sarri et Lecce de Marco Baroni. Encore une preuve irréfutable du racisme qui circule également dans le domaine du ballon rond . Des injures racistes adressées hier soir au défenseur Samuel Umtiti.
L’année 2023 est arrivée, laissant place à de nouvelles résolutions, mais pas encore l’abolition du racisme aux abords du terrain. Dans la soirée du 4 janvier, alors que se disputait le match Lazio-Lecce, Samuel Umtiti et son coéquipier zambien Lameck Banda ont été visés par des cris racistes des supporters de la Lazio. L’arbitre n’a pas pris cela à la légère et a préféré interrompre le match durant la seconde période, pour faire cesser ces injures racistes. Le défenseur Samuel Umtiti, quant à lui, a déclaré qu’il souhaitait continuer le match et prouver sa force sur le terrain.
« Quand l’arbitre a interrompu le match, dans l’attente que le speaker ne réclame la fin des cris racistes, Umtiti a demandé que le match reprenne, parce qu’il voulait répondre sur le terrain aux insultes reçues. Il a réagi comme un vrai champion », a commenté le président de Lecce, Saverio Sticchi Damiani, sur le site de la Gazzetta dello Sport.
Le match se termine finalement bien pour le défenseur français, remportant avec son équipe 2-1, mais rejoignant néanmoins les vestiaires, en pleurs.
« Les cris racistes ont été submergés par ceux d’encouragement. Tout le peuple giallorosso a commencé à crier un seul nom, Samuel Umtiti », a écrit le club du sud de l’Italie sur son compte Twitter, avec la mention en anglais « laissez le racisme à l’écart » et des photos du défenseur français.
On note que ce n’est pas la première fois et que l’on aperçoit du racisme chez les supporters de Lazio, qui, pour certains, entretiennent d’étroits liens avec le fascisme en Italie. En août, Victor Osimhen a été victime de cris discriminatoires durant son match à Vérone. Un phénomène similaire pour Koulibaly, Mike Maigan ou encore Zlatan Ibrahimovic.
Une solidarité appréciée
Dans la soirée, de nombreuses personnes ont exprimé leur soutien dont le président de la Fifa, Gianni Infantino, qui a fait part de sa solidarité et a exprimé sa volonté de lutter contre le racisme.
« La discrimination reste la discrimination. Peu importe votre sexualité ou votre couleur, on ne doit pas discriminer, c’est tout », a déclaré, il y a quelques mois, Raheem Sterling, le célèbre joueur de foot anciennement à Manchester City, lors d’un entretien avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.
Cette année, les cas de violences raciales ont augmenté, et le président de la fédération française de football, Noël Le Graët a tenu à réagir : « Cela va trop loin. » Il a d’ailleurs écrit une lettre à la Fédération argentine après les moqueries des joueurs de l’Albiceleste, notamment à l’encontre de Kylian Mbappé, a-t-il indiqué le jeudi 22 décembre au quotidien Ouest-France.
Le ministre de l’économie quant à lui, a partagé des exemples de messages racistes reçus sur ses réseaux sociaux : « Je te préviens que dans ton équipe ce sont tous des migrants », « Enquête sur la nationalité de tes joueurs, clown », peut-on ainsi lire en espagnol sur la publication de Bruno Le Maire, indigné par ces messages.
Le commentateur sportif star, argentins, Juan Pablo Varsky avait dressé la liste des joueurs « d’ascendance africaine en France » sur twitter au début de la compétition et précise : « Ils auraient pu jouer pour ces pays -là. » Une déclaration basée sur du racisme pour certains, « informatifs » pour d’autres.