Des missiles russes ont visé le port d’Odessa, des infrastructures ferroviaires et un aérodrome militaire, faisant au moins trois morts dont un militaire, ce 23 juillet. Ces tirs interviennent moins de 24 heures après la conclusion de l’accord entre l’Ukraine et la Russie sur l’exportation des céréales ukrainiennes bloquées depuis le début du conflit.
Moins d’une journée. C’est ce qu’il aura fallu attendre pour que l’accord entre l’Ukraine et la Russie sur l’exportation des céréales ukrainiennes signé la veille soit quasiment rompu. Avant la mi-journée, des missiles russes ont visé le port d’Odessa, des infrastructures ferroviaires et un aérodrome militaire faisant au moins trois morts dont un militaire, dans une zone clé pour le maintien de l’accord. En effet, c’est dans ce port que se déroule « le processus d’expédition » des céréales ukrainiennes a déclaré le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne.
C’est le porte-parole de la région d’Odessa, Serguiï Bratchouk, qui a rapporté que « deux missiles de croisière de type Kalibr » avaient attaqué le port d’Odessa. Rapidement, plusieurs dirigeants se sont indignés de cette attaque. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré qu’il « condamnait sans équivoque » les attaques de missiles contre le port ukrainien. Le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, a, lui, accusé la Russie d’avoir mené une attaque de missiles « répréhensible ».
De son côté, Kiev prévient que la Russie assumera « l’entière responsabilité » en cas d’échec de l’accord sur les exportations de céréales. L’Ukraine accuse aussi le président russe, Vladimir Poutine, d’avoir « craché au visage » de l’ONU et la Turquie, les deux autres membres de cet accord. Le président ukrainien, Volodymyr Zelenksy, a, lui, accusé la Russie de « violer systématiquement ses engagements ».
La Russie nie toute implication
Cependant, la Russie a nié auprès d’Ankara toute implication dans les frappes contre le port ukrainien d’Odessa. Le ministre de la Défense turc, Hulusi Akar, a déclaré que « les Russes nous ont dit qu’ils n’avaient absolument rien à voir avec cette attaque et qu’ils examinaient la question de très près. »
Le 22 juillet, Kiev et Moscou ont signé, à Istanbul, un accord sur la reprise des exportations de céréales ukrainiennes, bloquées en mer Noire par la guerre. Le port d’Odessa est un lieu crucial pour la mise en œuvre de l’accord signé puisque c’est de cet endroit que doivent être expédiées les céréales.
Entre 20 et 25 millions de tonnes de céréales sont bloquées en Ukraine, soit plus d’1% de la consommation mondiale. Les deux pays sont les plus grands producteurs de céréales puisque 30% de la production mondiale de céréales proviennent de la Russie et de l’Ukraine ce qui rend une grande partie de la population mondiale dépendante de ces pays, surtout les pays les plus pauvres comme ceux du continent africain. En juin, Macky Sall, président de l’Union africaine, avait d’ailleurs souligné, lors de sa visite en Russie, « l’urgence du retour des céréales d’Ukraine et de Russie sur les marchés mondiaux ».
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