Aujourd’hui, la plupart des français ont de plus en plus de mal à s’identifier à un parti, et encore plus à s’identifier pleinement à gauche ou pleinement à droite. Ce clivage gauche/droite qui a régi la vie politique française pendant de nombreuses années semble donc être un modèle obsolète.
Des origines récentes
La question de l’obsolescence du modèle politique traditionnel français, caractérisé par un clivage gauche-droite, est assez récente. Son apparition remonte à l’année 2016, à l’époque où le futur président de la République Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, décide de quitter le gouvernement afin de justement dépasser ce clivage gauche-droite qu’il sera le premier à juger obsolète.
Ce dépassement se concrétisera lors de l’élection présidentielle de 2017, avec deux partis historiques éliminés dès le 1er tour (le parti socialiste atteignant des scores historiquement faibles), et les candidats principaux faisant campagne non plus simplement sur une séparation de la vie politique entre la gauche et la droite (basé sur une différence de redistribution des richesses), mais mettant en avant des différences politiques nouvelles, comme un clivage « progressisme-conservatisme », des clivages sur l’Europe et autres.
Un clivage qui aurait aujourd’hui disparu
En 2017 ce modèle gauche-droite commençait déjà à être dépassé, et aujourd’hui il se pourrait bien qu’il soit complètement révolu. En effet comme le montre une étude du CEPREMAP (Centre pour la Recherche Économique et ses Applications), en partenariat avec le CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po), intitulée « Qui sont les ‘gilets jaunes’ et leurs soutiens », le clivage droite-gauche aurait disparu au profit d’un positionnement politique plus souple basé sur la réussite personnelle et la confiance interpersonnelle.
Les gilets jaunes sont eux-mêmes une preuve du dépassement de ce clivage, puisque ce mouvement ne se revendique ni de gauche ni de droite et rassemble toutefois un nombre important de personne.
Peut-on assister à un retour à une vie politique partagée par la gauche et la droite ?
Pourtant, d’après certains, ce clivage n’a pas tout à fait disparu. En effet d’après Janine Mossuz-Laveau, ce dépassement de la gauche et de la droite se ferai seulement du côté de l’« offre » politique, c’est-à-dire des partis, des hommes et femmes politiques. La « demande » politique, c’est-à-dire l’électorat, s’identifierai toujours au travers des tendances fondamentales et historiques de la politique, la gauche et la droite.
En effet d’après les enquêtes du CEVIPOF, les personnes qui se sentent proches des partis traditionnellement de gauche (tels La France Insoumise et le Parti socialiste) se placent à gauche (sur l’axe droite/gauche) à 80 %, celles qui ont une proximité avec les Républicains se classent à droite à 88 %, donc un retour du clivage serait ici encore possible. Il faut toutefois souligner que beaucoup se placent proche du centre, preuve de manque d’adhésion à l’idéologie traditionnelle et traduit dans la réalité par un président de la République que l’on pourrait qualifier de politiquement centriste. C’est ce qui explique qu’aujourd’hui peu de français et surtout peu de jeunes français se reconnaissent parmi les candidats traditionnels et les partis historiques. Il semble à partir de cette analyse compliquée de revenir à une vie politique séparée par la gauche et la droite.
Un renouveau des partis traditionnels
Ce manque d’idéologie, ce dépassement du clivage historique gauche-droite mène les partis traditionnels à se réinventer. Il faut en effet qu’ils montrent « qu’il n’est pas possible de tout avoir à la fois », comme l’explique Michel Gelly-Perbellini, militant au sein du PS. Il faut une idéologie à laquelle adhérer, une idéologie directrice qui permette de gouverner et d’imposer des mesures et des idées claires.
Les enjeux de l’éléction présidentielle de 2022
Les éléctions de 2022 ont réaffirmé cette obsolescence du partage de la vie politique entre la gauche et la droite. Emmanuel Macron, qui a été le premier à se déclarer ni de gauche ni de droite, est arrivé en tête avec un peu plus 28% des suffrages. On observe également que la forte mobilisation autour de Jean-Luc Mélenchon à gauche se justifie par des idées progressiste et socialiste, idées progressistes qui sont en partie reprises (toute proportion gardées) par Marine Le Pen dans son programme, et notamment au niveau économique avec par exemple un volonté de hausser le niveau de vie de la part des deux, bien qu’il existe évidemment d’importantes divergences comme au niveau de la politique migratoire, mais cela suffit a flouter la frontière entre la gauche et la droite.
On comprend donc bien que ce clivage gauche-droite, dépassé depuis presque un quinquennat, n’a cependant pas disparu et un retour n’est pas exclu. L’émergence de nouveaux partis ne se distinguant plus sur des idéologies soit de gauches soit de droites mais sur d’autres séparations idéologiques a permis un renouveau de la vie politique, à la fois au niveau des partis politiques forcés de se réinventer et au niveau de l’executif, avec un président et un gouvernement précurseur de ce dépassement du clivage, qui se confirme avec les éléctions présidentielles se déroulant en ce moment.
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