Un lévrier italien a été testé positif à la variole du singe après que ses propriétaires, eux-mêmes contaminés, lui ont transmis le virus.
Publiée le 10 août dans la revue scientifique The Lancet, l’annonce de la première contamination d’un chien à la variole du singe, a alerté l’OMS. Pour la première fois, le virus s’est transmis de l’homme vers l’animal. Le lévrier italien présentait des lésions cutanées, des pustules à l’abdomen et une fine ulcération anale même si un des co-auteurs de l’étude de la Pitié-Salpêtrière, Christophe Cordevant, a déclaré que les lésions « n’étaient pas dues à la maladie ». Ses propriétaires, un couple d’hommes multipartenaires, avaient eux aussi été testés positif au virus. Pas de doute, ce sont bien eux qui ont transmis la variole du singe à l’animal.
Cependant, le co-auteur de l’étude a montré que, même si le chien de 4 ans était bien porteur du virus, « il n’a pas développé la maladie », ce qui veut dire qu’il ne pouvait pas la transmettre à un autre chien. Le chercheur explique donc qu’il a transmis les conclusions de l’étude à l’OMS et que pour lui, le fait que le chien n’a pas développé la maladie est « une bonne nouvelle » même si « la vigilance reste de mise ».
Gérer les déchets et se tenir éloigner de son animal pour éviter la propagation
Il précise aussi que si le chien avait développé la maladie et avait excrété du virus, il aurait pu contaminer d’autres chiens, ce qui aurait pu entraîner une mutation de la variole du singe. C’est cette mutation qui fait peur à l’OMS à l’heure où 31 665 cas de variole du singe, dont 12 décès, ont été recensés dans le monde. En effet, c’est lorsqu’un animal infecte « le suivant et le suivant et le suivant, que l’on voit une rapide évolution du virus » souligne Michael Ryan, le directeur des situations d’urgence à l’OMS.
« La situation la plus dangereuse survient lorsqu’un virus se déplace dans une petite population mammifère avec une forte densité d’animaux. »
Michael Ryan, directeur des situations d’urgence à l’OMS
Après la publication de l’étude, l’OMS a appelé les personnes infectées par la variole du singe à éviter d’exposer les animaux au virus, le 17 août. L’Anses a, de son côté, invité les personnes contaminées à « éviter au maximum les contacts avec son animal » et d’essayer de le faire garder par une autre personne le temps de l’isolement. L’agence française a aussi recommandé aux personnes infectées de se laver les mains et d’utiliser des gants et un masque à usage unique avant chaque contact avec son animal de compagnie.
Pour éviter la contamination des rongeurs par ce virus, Rosamund Lewis, responsable technique à l’OMS pour la variole du singe, souligne que la « gestion des déchets est essentielle ». En effet, les rongeurs, comme les rats, se nourrissent dans les poubelles et les déchèteries. En cas d’une mauvaise gestion des déchets, le virus pourrait donc être transmis de l’homme au rongeur.
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