Dans le cadre d’une affaire opposant la SNCF à la société Ceetrus, un rapport d’expertise a souligné des risques majeurs concernant la sécurité de la Gare du Nord.
Le rapport révélé par Le Parisien alerte sur le mauvais état de la Gare du Nord, la plus grande gare d’Europe qui compte plus de 600 000 usagers par jour. François Pinchon, un expert mandaté, met en avant trois risques majeurs qui mettent en danger la vie des usagers, avec un risque d’incendie sur la passerelle de l’Eurostar, des chutes de béton sur ses voies et un effondrement des lignes H et K sur les voies sous terraines des RER B et D.
Ce rapport a été commandé par la Société Ceetrus afin de se défendre de tout manquement dont elle est accusée. Ceetrus avait été choisie dans le but de diriger des travaux de rénovation de la Gare du Nord en vue des Jeux olympiques de Paris 2024, néanmoins, la SNCF a préféré réaliser elle-même ces travaux et a résilié son contrat avec la société en septembre 2021, ce qui a donné lieu à un contentieux devant la justice.
StatioNord qui comprend à la fois les sociétés Ceetrus et SNCF Gares et Connexions réclame 350 millions d’euros de dédommagement pour la rupture unilatérale du contrat.
La SNCF réfute tout risque
Dans un communiqué, la SNCF affirme que « ce document, utilisé de façon malveillante, n’est pas un travail d’expert, mais se base sur les seuls éléments à charge fournis par Ceetrus » et conteste le rapport de François Pinchon qui a travaillé à partir de photographies des infrastructures de la Gare du Nord.
Par ailleurs, la SNCF assure que les façades sont régulièrement vérifiées, que la passerelle de l’Eurostar est équipée de détecteurs d’incendie et qu’aucun n’effondrement n’est à craindre concernant les lignes H et K.
En décembre 2022, un incident avait déjà eu lieu, un bloc de béton était tombé sur les lignes 34 et 35 peu après le départ d’un train. « Il était 11 heures. Heureusement, un train était parti trois minutes avant. Mais on est passé près de la catastrophe. Si quelqu’un l’avait pris sur la tête, il serait mort », expliquait Xavier Bregail, du syndicat Sud Rail, au Parisien.