À cause de l’inflation galopante, cet hiver risque d’être plus dur à vivre pour les personnes en situation de précarité. Aujourd’hui a eu lieu la Journée contre la précarité énergétique, et certaines associations luttant contre l’exclusion ont lancé des alertes en vue de l’augmentation des prix de l’énergie.
L’augmentation du prix de l’énergie est liée à la guerre opposant la Russie à l’Ukraine. Le deuxième facteur de l’augmentation est qu’aujourd’hui en France, la moitié des réacteurs sont à l’arrêt. Par conséquent, l’État est obligé de s’approvisionner chez les autres pour subvenir à certains besoins énergétiques. Entre les deuxièmes trimestres de 2021 et 2022, les prix de l’énergie ont augmenté de 28%.
Le fait de ne pas pouvoir assumer par soi même l’approvisionnement énergétique de ses citoyens, devient dans ce cas un problème. Selon l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE), 20% des ménages français souffraient déjà de précarité énergétique avant même la crise.
« La crise énergétique sans précédent que nous vivons depuis une bonne année soulève de grandes inquiétudes pour les personnes vulnérables, qui ne pourront pas faire face à l’augmentation des prix de l’énergie, et pour tous ceux qui, à cause de cette inflation, se verront basculer dans la pauvreté », déclare la chargée de plaidoyer à la maison Fondation Abbé-Pierre, Hélène Denise.
De plus, durant l’année 2022, certains Français se résignaient à l’idée d’utiliser le chauffage car ils ne voulaient pas payer trop cher. 22% des français ont déclaré avoir souffert du froid dans leur logement, selon Le Médiateur.
Comment faire face à la précarité ?
L’État prévoit de prolonger les boucliers tarifaires jusqu’en 2023. Et donc la hausse des prix de l’énergie serait bloquée à 15%. Cependant, certains seront plus impacté que d’autres en fonction de la qualité de leur logement. C’est le cas pour les habitants des logements qui consomment beaucoup en énergie, avec une hausse des factures allant de 50 à 100 euros.
L’augmentation des aides au paiement de loyers est aussi une solution. Augmenter cette aide de 10% pourrait être utile pour les personnes ayant le moins de moyens, car ces personnes auront à faire face à l’augmentation des autres biens dû à l’inflation. « L’augmentation du prix des biens de premières nécessité de 12 à 15 % va les mettre face à des arbitrages impossibles », déclare aussi Christophe Robert, directeur général de la Fondation Abbé-Pierre.
61% des français seront en situation de précarité énergétique cet hiver, selon un sondage réalisé par Atlantic. Ils pensent se priver de chauffage, se restreindre en ne chauffant pas certaines pièces et d’autres iront jusqu’à retarder l’arrivée du chauffage dans leur logement.
La mise en place de chèques fiouls et de chèques énergie exceptionnelles sera réalisée dans le but de prévenir contre la précarité énergétique. Des chèques allant de 100 à 200 euros, seront distribués aux 12 millions de ménages les plus précaires d’ici la fin de l’année.
Certains logements sont de mauvaise qualité, engendrant ainsi une consommation d’énergie plus importante par rapport à d’autres logements. Un coût qui fait mal au porte-feuille. La loi Climat et résilience va obliger les bailleurs à rénover leur logements énergivores dès le 1er janvier 2023. Ils ne pourront plus louer des logements classés G au diagnostic de performance énergétique et consommant plus de 450 kWh/m2/an d’énergie finale.
Les associations et organisations luttant contre la précarité énergétique à ne plus couper l’électricité, et ce dès cet hiver. De plus, ces derniers appellent l’État à rénover au plus vite les logements appelés « passoires thermiques », car ils consomment beaucoup en énergie. Toujours selon eux, si les personnes aujourd’hui en situation de précarité énergétique le sont, c’est aussi à cause de ces logements qui les ont poussés à dépenser plus dans l’énergie.