En Iran, alors que les manifestations continuent depuis le meurtre de Mahsa Amini, les emprisonnements et les peines de morts se multiplient.
En Iran, la répression contre le gouvernement continue depuis plusieurs mois. Le bilan est sanglant : quatre manifestants sur dix-huit condamnés ont été exécutés par la peine de mort. L’ONU condamne ce comportement à travers un communiqué publié ce mardi. « L’utilisation comme arme des procédures criminelles pour punir les personnes qui exercent leurs droits élémentaires, comme ceux qui participent aux manifestations ou les organisent, confine au meurtre d’Etat », a indiqué le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk. Il affirme que le régime iranien utilise les condamnations contre des manifestants pour effrayer la population et faire taire la contestation.
« Le gouvernement iranien servirait mieux ses intérêts et ceux de son peuple en écoutant leurs griefs et en entreprenant les réformes juridiques et politiques nécessaires pour garantir le respect de la diversité d’opinion, les droits à la liberté d’expression et de réunion, et le plein respect et la protection des droits des femmes dans tous les domaines de la vie », a-t-il conclu.
🇮🇷 #Iran: Criminal proceedings & death penalty are being weaponized to punish protesters & strike fear to stamp out dissent. UN Human Rights Chief @volker_turk calls on govt to respect lives & voices of its people, & stop all executions immediately: https://t.co/HReyfvyZ8R pic.twitter.com/yQGOpmm2gp
— UN Human Rights (@UNHumanRights) January 10, 2023
« Derrière chaque personne tuée, il y en a mille autres qui sont debout »
Depuis septembre, la mort de Mahsa Amini rappelée à l’ordre par la police des mœurs pour avoir mal porté son foulard a été l’élément déclencheur. Depuis, tous les jours des manifestants descendent dans les rues pour protester contre le régime iranien. À Nadjafabad, dans la province d’Ispahan, des Iraniennes ont souligné dimanche que « derrière chaque personne tuée, mille autres sont debout ». Une manifestation est organisée et vise à éviter ou bien à retarder les exécutions qui seraient imminentes de deux jeunes hommes : Mohammad Boroughani, 19 ans, et de Mohammad Ghobadlou, 22 ans.
L’Autorité judiciaire iranienne ne baisse pas la garde et prévient qu’elle appliquera de nouveau une loi prévoyant de sévères sanctions, comme l’exil pour les personnes qui ne respecteraient pas l’obligation de porter le voile.