Depuis le démantèlement de la « colline du crack » située dans le 19 ème arrondissement de Paris, une partie des toxicomanes se sont réfugiés dans le Nord-Est de Paris. Le 18ème arrondissement devient alors leur un nouveau lieu d’insécurité.
Les parisiens s’alarment. En effet ils ne se sentent plus en sécurité et ont même peur de se rendre dans les rues. Viols, relations sexuelles, bagarres sont choses banales dans ce quartier. Des faits d’exhibitionnisme devant les établissements scolaires ont également été recensés. Dorénavant, les toilettes publiques servent d’endroits de shoot.
Prendre exemple sur le modèle helvétique
Anne Souyris, adjointe à la mairie de Paris en charge de la santé publique n’est démord pas : « Il faut des salles de consommation partout », afin de suivre le modèle Suisse où le concept a déjà vu le jour il y a plus de 20 ans et dont le bilan s’avère positif.
Prenons l’exemple de Genève où les toxicomanes ne se retrouveront pas dans les parcs, les escaliers ou les toilettes publiques, mais bien dans un endroit pré-définis derrière la gare Cornavin. Au « Quai 9 » en Suisse, les visiteurs découvrent une salle lumineuse dans un espace épuré avec des ordinateurs. À l’arrière, se trouve la « salle de consommation ». La personne addicte est équipée de son propre matériel pour s’injecter, inhaler de la cocaïne et de l’héroïne. L’entrée est libre si les usagers sont calmes, respectent les règles d’hygiène et apportent leurs propres substances.
Le processus de lutte contre la toxicomanie de l’adjointe à la mairie débute par la prise en charge des malades. Les salles de consommation sont alors une bonne initiative, car « pour le consommateur ils débutent un processus de soin Et c’est bien pour les riverains, parce que la consommation n’a plus lieu dans la rue. En réalité on n’a pas d’autres solutions », ajoute Anne Souyris.
Un encadrement nécessaire
Selon l’adjointe à la marie : « Il faudrait aussi qu’on ait des moyens beaucoup plus importants de la part du ministère de la Santé qui nous permettent de faire du 24 heures sur 24. Quand vous n’ouvrez que huit heures par jour, la personne qui arrive et qui se retrouve à la porte fermée, elle va consommer dehors. »
Les lieux publics tels que les toilettes sont pris d’assaut et deviennent des lieux de shoot. Malgré le renforcement des forces de police, qui vont même jusqu’à accompagner les riverains dans leur déplacement, mais cela ne change rien. Les toxicomanes se déplacent sans pour autant changer leurs quartiers de prédilection. Les forces se voient donc présentent en continu, sur l’ensemble du nord-est parisien afin de renfoncer le sentiment de sécurité des habitants.
« Ce qui me blesse le plus, ce sont nos enfants. On leur enlève leur innocence. Ils connaissent des choses qu’ils n’ont pas à connaître », commente une habitante du XVIII arrondissement. On note également le manque de lieu d’accueil, les toxicomanes n’ont aucun point de chute. À ce jour, tous les lieux d’accueil sont saturés.
Pour contrer cette situation, un centre de soins doit voir le jour dans le quartier d’Auteil, mais plusieurs riverains s’opposent à cette décision par peur d’une consommation à ciel ouvert et d’une hausse de l’insécurité. Les consommateurs seront en effet libres de leur mouvement. Malgré que ce projet soit destiné aux consommateurs de crack « stabilisés » et ayant déjà subit un parcours de soins, le maire du XVI s’allient aux habitants et s’opposent également à ce projet.
« Le soin des usagers de drogues pacifie et renforce la santé des uns et la sécurité de tous », assure de son côté Anne Souyris, qui promet « que du mieux en perspective ».