Chez les influenceurs, plusieurs polémiques ont éclatées derrière ce business en ligne 2.0. Arnaques, escroqueries et poursuites en justice, les dessous de l’écran percés.
Yachts, villas, voitures valant des centaines de milliers de dollars : si la vie de vos influenceurs préférés vous fait rêver, certaines de leurs pratiques sont parfois douteuses. Déjà de nombreuses affaires sont sorties au grand jour, notamment quant à de l’escroquerie via les réseaux sociaux. Le rappeur Booba pointait du doigt et affirmait des pratiques frauduleuses opérées par Magali Berdah, agente d’influenceurs. Cette dernière avait d’ailleurs porté plainte en septembre 2022 pour cyberharcèlement à l’encontre du chanteur. En réalité, qu’est-ce qui se cache derrière ce business en ligne ?
Promouvoir des produits sur les réseaux
Voici le travail d’un influenceur : promouvoir des produits sur ses réseaux sociaux. Alors la manœuvre est toute simple et génère beaucoup d’argent. Il s’agit en fait de présenter un produit, un vêtement, n’importe quoi en y promouvant la marque qui rémunère les influenceurs pour ses pubs 2.0. Mais alors pourquoi les marques se tournent vers ses personnes ? La réponse est très simple. Aujourd’hui, plus de 59% de la population mondiale utilise les réseaux sociaux en se connectant chaque matin. À l’échelle française, c’est 80,3% de la population (octobre 2022) qui était active sur les réseaux.
Cette appétence pour les réseaux est une aubaine pour les marques aujourd’hui. Elles se servent des personnes « connues », cumulant centaines de milliers voire millions d’abonnés sur les réseaux pour faire la promotion de leur marque. Évidemment, comme tout travail mérite salaire, les influenceurs sont rémunérés par ces marques. Cette manœuvre coûte bien moins cher aux marques que de payer sa pub à la télévision. L’audience est énorme et cela leur coûte moins cher, les marques ont donc tout à y gagner !
L’avantage que présentent ces influenceurs est qu’ils créent un sentiment d’attache avec leurs communautés. Les plus jeunes, ceux qui n’ont pas encore la maturité de comprendre l’envers du décor, les idolâtrent presque et font d’eux leur véritable star favorite. En faisant cela, les influenceurs augmentent leur popularité et les potentiels clients pour les marques. Cette pratique est tout à fait légale, sauf si ce dont vous faits la promotion est lui illégal.
Un business malsain orchestré par Magali Berdah ?
Magali Berdah est agente d’influenceurs. Elle est la précurseuse de ce phénomène en France. Elle a créé sa société « Shauna Events » dans le but d’accompagner les influenceurs en leur fournissant des contrats avec des marques pour en faire la promotion. Si jusqu’ici tout paraît normal, quelques fois il peut y avoir des dérapages. En effet, lors d’un reportage diffusé sur France 2 pour Complément d’Enquête, on y retrouve Milla Jasmine, de son vrai nom Marie Germain, dans sa villa à Dubaï. Elle y présente son dressing où l’on peut voir chaussures de luxe, habits de luxe etc. Si les vêtements de Milla sont authentiques, des doutes peuvent émerger quant à la promotion d’un compte Snapchat qu’elle a pu faire.
En effet, le journaliste lui montre une vidéo dans laquelle elle promeut « Lamoulashop », un compte Snapchat qui vend des habits, mais qui seraient en réalité des contrefaçons. Interpellée sur la question, l’influenceuse avait réagi de manière surprise et s’étonnait même d’avoir fait de la promo pour ce compte. Devant le fait accompli, elle rejette la faute sur son amie et « patronne » Magali Berdah, puisque c’est elle qui gère les contrats.
En France, La détention de contrefaçons, comme la vente, constitue un délit. Les vendeurs et détenteurs de marchandises de contrefaçon peuvent être sanctionnés à ce titre. Les sanctions pénales peuvent aller jusqu’à 300 000 euros d’amende et trois ans de prison.
L’influenceuse n’était à priori pas au courant de cela. La vente de contrefaçon est comme toute autre arnaque que peuvent promouvoir les influenceurs. Si certains passent à autre chose et se promettent de ne plus les écouter, d’autres ne s’arrêtent pas là et comptent bien régler leurs comptes avec ceux qui les ont escroqués.
Un collectif va porter plainte contre des influenceurs pour escroqueries
Le Collectif d’Aide aux Victimes d’influenceurs va porter plainte pour dénoncer des pratiques trompeuses et escroquerie en bande organisée. 80 plaignants, qui réunissent 2 affaires, vont se mobiliser. La première affaire concerne les « NFT Animoon » promettant des gains rapides après investissement. Le jeu n’existe même pas. La deuxième affaire concerne le célèbre influenceurs Marc Blata ainsi que sa femme, c’est la « Blatagang ».
Ce mois-ci, un avocat du cabinet Ziegler & Associés, Me Jocelyn Ziegler, va déposer une plainte auprès du Tribunal de Paris. Cela fait partie d’une collaboration avec le collectif.
#CommuniquédePresse du #collectifAVI : Des #influenceurs de la téléréalité, dont #marcblata, visés par une plainte pour escroquerie en bande organisée. Une conférence de presse sera organisée avec le cabinet @ZieglerAssociés le 23 janvier à Paris. ↩️ https://t.co/ZvcVoA0wHB pic.twitter.com/GJVchH6qet
— Collectif AVI (@collectifAVMN) January 12, 2023