Le DART s’est écrasé sur un astéroïde lors d’un test de défense pour protéger l’humanité. Cette mission historique visait à tester la capacité de l’humanité à empêcher un objet cosmique de dévaster la vie sur Terre.
Ce premier « test de défense planétaire » de la NASA a ouvert la voie à la possibilité de sauver un jour l’humanité de l’extinction. La mission était la première tentative pour modifier le mouvement d’un corps céleste. Elle avait pour but de prouver qu’il est possible de modifier la trajectoire d’un futur astéroïde menaçant d’anéantir la Terre. L’essai historique, qui a été comparé à l’intrigue du film hollywoodien Armageddon, a consisté à envoyer un vaisseau spatial de 325 millions de dollars appelé DART – Double Asteroid Redirection Test – pour un voyage kamikaze de 10 mois.
Aux premières heures de ce mardi matin, le DART, qui avait la taille d’un grand réfrigérateur et se déplaçait à plus de 20000km/h, a percuté un astéroïde appelé Dimorphos, de la taille d’un stade de football.
Au centre de contrôle de la mission dans le Maryland, les ingénieurs se congratulent et un annonceur déclare : « Nous avons un impact au nom de la défense planétaire. » Lori Glaze, directrice de la division des sciences planétaires de la Nasa, a déclaré : « Nous nous embarquons dans une nouvelle ère de l’humanité. »
Dans les secondes qui ont précédé l’impact, des images incroyablement claires de l’astéroïde ont été renvoyées, à une seconde d’intervalle, par une caméra embarquée sur le vaisseau spatial, appelée DRACO.
IMPACT SUCCESS! Watch from #DARTMIssion’s DRACO Camera, as the vending machine-sized spacecraft successfully collides with asteroid Dimorphos, which is the size of a football stadium and poses no threat to Earth. pic.twitter.com/7bXipPkjWD
— NASA (@NASA) September 26, 2022
Elles montraient la surface accidentée de Dimorphos, parsemée de blocs rocheux. La surface a alors rempli l’écran et le signal radio s’est brusquement interrompu en raison de l’impact. Cette collision cosmique s’est produite à plus de 11 millions de kilomètres de la Terre.
Les télescopes du monde entier, et de l’espace, sont maintenant braqués sur Dimorphos pour évaluer les conséquences de l’impact. Il faudra cependant des jours, voire des semaines, avant de pouvoir déterminer dans quelle mesure la trajectoire de l’astéroïde a été modifiée par la collision.
La Nasa espère qu’elle sera modifiée d’environ un pour cent, un coup de pouce céleste qui montrera qu’il est possible de modifier la trajectoire d’un grand objet de cette manière.
La réalité dépasse la fiction
Dans le film Armageddon, une équipe de foreurs de pétrole dirigée par Bruce Willis, est envoyée sur un astéroïde en approche pour creuser un trou et y larguer une bombe nucléaire, ce qui a pour effet de diviser le rocher géant.
La Nasa ne pense pas que ce serait une bonne stratégie pour sauver la Terre, car cela pourrait créer de nombreux morceaux qui pourraient à leur tour frapper la planète. La Nasa avait décrit cette mission comme une « partie très compliquée de billard cosmique. »
Dimorphos tourne autour d’un autre astéroïde appelé Didymos, qui est cinq fois plus gros, toutes les 12 heures environ. Ces deux astéroïdes ne représentent aucune menace pour la Terre, mais ils ont été utilisés comme test car ils sont suffisamment proches pour être vus par des télescopes. C’est pour ces deux conditions qu’ils ont été choisi par l’agence spatiale.
DART a utilisé un système de navigation intelligent développé par le laboratoire de physique appliquée de l’université Johns Hopkins pour se verrouiller sur Dimorphos et s’y diriger. Les images fournies par la Nasa montrent d’abord le plus gros des deux astéroïdes qui disparait lentement sur la gauche de la caméra alors que DART se dirige droit sur Dimorphos.
Elena Adams, ingénieur des systèmes de mission à Johns Hopkins, n’a pas cacher sa joie alors que la mission est un succès. Cela représente des milliers d’heures de travail. Elle a déclaré : « Nous avons touché en plein dans le mille. Je pense que, pour autant que l’on puisse dire, le premier test de défense planétaire a été un véritable succès. »
Il y a deux semaines, DART a lâché un mini-satellite, fourni par l’ASI – agence spatiale italienne – pour enregistrer l’impact et renvoyer des images vers la Terre. La Nasa espère que ce test permettra à l’humanité d’éviter une extinction massive comme celle qui aurait anéanti les dinosaures, et la plupart des formes de vie sur Terre, il y a environ 66 millions d’années.
Dans l’immensité de l’espace déjà au moins 26 000 « objets géocroiseurs« ont été identifiés, et il en reste encore beaucoup d’autres à trouver. On estime à 4 700 le nombre de ces roches spatiales qui répondent à la classification de la Nasa en tant qu' »objets potentiellement dangereux ».
Cela signifie qu’ils mesurent plus d’un kilomètre de diamètre, qu’ils passent à moins de 8 millions de km de la Terre – ce qui est minuscule à l’échelle de l’univers – et qu’ils seraient dévastateurs s’ils la touchaient.