La NASA affirme la réussite de sa récente mission : l’agence spatiale américaine a dévié la trajectoire d’un astéroïde avec succès.
On en parlait ici. Le 27 septembre dernier, la Nasa effectuait un test historique. Ce premier « test de défense planétaire » de la NASA a ouvert la voie à la possibilité de sauver un jour l’humanité de l’extinction. La mission était la première tentative pour modifier le mouvement d’un corps céleste. Elle avait pour but de prouver qu’il est possible de modifier la trajectoire d’un futur astéroïde menaçant d’anéantir la Terre. L’essai historique a consisté à envoyer un vaisseau spatial de 325 millions de dollars appelé DART – Double Asteroid Redirection Test – pour un voyage kamikaze de 10 mois.
Le DART s’était alors écrasé sur un astéroïde – Dimorphos – lors de ce test de défense pour protéger l’humanité. Cette mission historique visait à tester la capacité de l’humanité à empêcher un objet cosmique de dévaster la vie sur Terre.
La Nasa espérait alors pouvoir modifier la trajectoire d’environ un pour cent, un coup de pouce céleste qui montrera qu’il est possible de modifier la trajectoire d’un grand objet de cette manière.
C’est chose faite!
Les scientifiques ont confirmé que l’orbite du rocher spatial de 160 mètres de diamètre, appelé Dimorphos, a été modifiée lorsque la sonde Dart l’a heurté de plein fouet le mois dernier. Les chercheurs sont arrivés à cette conclusion après avoir effectué des mesures à l’aide d’une série de télescopes spatiaux et terrestres.
La mission a été conçue pour tester une stratégie potentielle de défense de la Terre contre des objets menaçants. L’exploit de Dart prouve qu’une telle idée pourrait fonctionner, à condition qu’elle soit lancée suffisamment tôt et que la cible ne soit pas trop massive.
Bill Nelson, administrateur de l’agence spatiale, a déclaré : « Cette mission montre que la Nasa essaie d’être prête pour tout ce que l’Univers nous envoie. Je crois que la Nasa a prouvé que nous sommes sérieux en tant que défenseur de la planète. »
L’expérience cosmique s’est déroulée à quelque 11 millions de kilomètres de la Terre. Le vaisseau spatial DART de 750 kg a foncé sur Dimorphos, se détruisant au passage.
La roche spatiale est en orbite autour d’un objet beaucoup plus grand (780 m de large) appelé Didymos. Avant l’impact, le temps mis par Dimorphos pour faire un circuit autour de son frère était de 11 heures et 55 minutes. Les données du télescope indiquent maintenant que cette période orbitale a été réduite à 11 heures et 23 minutes, soit un changement de 32 minutes.
Salon Nancy Chabot, du laboratoire de phsique appliqué de l’université Johns Hopkins, et qui a dirigé la mission pour la Nasa, « Cela représente un changement de 4 % de la période orbitale de Dimorphos autour de Didymos. Dart lui a simplement donné un petit coup de pouce. Mais si l’on voulait faire cela à l’avenir, il faudrait le faire des années à l’avance. Le temps d’alerte est vraiment la clé ici afin de permettre à ce type de déviation d’astéroïde d’être utilisé à l’avenir dans le cadre d’une stratégie de défense planétaire beaucoup plus large. »
La réalité qui dépasse la fiction
Cette expérience n’est pas sans rappeler le film Armageddon où une équipe de foreurs de pétrole dirigée par Bruce Willis, est envoyée sur un astéroïde en approche pour creuser un trou et y larguer une bombe nucléaire, ce qui a pour effet de diviser le rocher géant. Mais cela serait désastreux pour la planète selon la Nasa.
Dans l’immensité de l’espace déjà au moins 26 000 « objets géocroiseurs« ont été identifiés, et il en reste encore beaucoup d’autres à trouver. On estime à 4 700 le nombre de ces roches spatiales qui répondent à la classification de la Nasa en tant qu’ »objets potentiellement dangereux ».
Cela signifie qu’ils mesurent plus d’un kilomètre de diamètre, qu’ils passent à moins de 8 millions de km de la Terre – ce qui est minuscule à l’échelle de l’univers – et qu’ils seraient dévastateurs s’ils la touchaient.