Californie : l’Etat américain favorise et légalise une option d’enterrement plus écologique pour l’environnement. Il s’agit du « compost humain ».
En matière de funérailles, la crémation, l’embaumement et l’enterrement en cercueil sont les moyens les plus courants pour dire adieu à nos proches. Mais à partir de 2027, les Californiens auront une autre option : le compostage des corps.
Ce weekend, la Californie a adopté une loi autorisant cette méthode d’inhumation alternative. Ce procédé n’est légal que dans quelques régions du pays, mais il gagne rapidement du terrain.
Il est beaucoup plus écologique que les méthodes traditionnelles, explique Cristina Garcia, politicienne de l’Etat de Californie, qui a parrainé la nouvelle législation. Elle a déclaré :
Le changement climatique et l’élévation du niveau de la mer étant des menaces très réelles pour notre environnement, il s’agit d’une méthode alternative d’élimination finale qui ne produira pas d’émissions dans notre atmosphère.
Qu’est ce que le « compost humain » ?
Le processus de compostage des corps est appelé terramation, et utilise la réduction organique pour transformer les corps en terre. Cette forme unique de décomposition a été introduite par le prestataire américain de services funéraires Return Home.
Les corps des personnes décédées sont placés dans des récipients hermétiques et entourés d’un mélange de luzerne et de sciure de bois. Ces matières organiques s’accumulent rapidement et retiennent naturellement la chaleur dégagée par le corps en décomposition, évitant ainsi les dépenses coûteuses en combustibles fossiles des crématoriums classiques.
Micah Truman, PDG de Return Home, explique que la crémation nécessite 135 litres de carburant et rejette environ 245 kilogrammes de CO2 dans l’atmosphère. « Nous avons donc conçu un système qui fonctionne de manière 90 % plus propre que cela.«
Le corps est placé dans une base de matières organiques et il suffit ensuite de juste refermer le couvercle de la boite. La chaleur maintient l’activité microbienne super active et au bout d’un mois environ, le corps est à peu près complètement transformé. Une fois le processus terminé, la terre peut ainsi être donné à la famille du défunt.
La crémation est-elle mauvaise pour l’environnement ?
Les méthodes de crémation conventionnelles nécessitent du carburant pour chauffer les corps à des températures supérieures à 650 degrés Celsius.
Pour mettre cela en perspective, 1,8 million d’Américains ont été incinérés en 2020, chaque cérémonie dégageant la même quantité de gaz à effet de serre que deux réservoirs de carburant d’une voiture familiale moyenne. En conséquence, les émissions annuelles de CO2 dues à ces funérailles ont dépassé 360 000 tonnes rien qu’aux États-Unis.
La terramation offre une solution naturelle au dilemme climatique face duquel l’humanité doit faire face : rendre nos proches à la terre de manière sensible et durable.
Une première mondiale ?
La Californie n’est pas le premier Etat américain a adopté ce moyen de compostage humain. Le Colorado, le Vermont, l’Oregon et l’Etat de Washington autorisent déjà le compostage humain.
La Californie deviendra donc le cinquième Etat américain a autorisé la méthode du « compost humain ». Mais ce n’est pas une idée qui convient à tous.
Alors que beaucoup étaient en faveur du projet de loi, en particulier les groupes environnementaux qui ont poussé pour la méthode d’enterrement qui combat les émissions de carbone, beaucoup d’autres se sont opposés au projet de loi.
Ceux qui s’opposent à ce nouveau procédé sont en particulier les groupes religieux, qui ont été indignés par ce projet de loi, car ils ont déclaré qu’il réduisait les humains à une « marchandise » et enlevait toute dignité à la mort.