L’Amazonie en proie aux flammes, l’Amazonie brûle. Les incendies se sont multipliés depuis le début du mois d’août et ils deviennent incontrôlables. A l’approche des élections, la politique de Jair Bolsonaro, le président sortant, est plus que jamais responsable.
Les feux en Amazonie n’ont jamais été aussi nombreux. Depuis début août, la forêt est en proie aux flammes, mais depuis début septembre, et en moins de quatre jours, ce sont plus de 12000 départs de feu qui ont lieu en Amazonie. Un nombre incompréhensible sous une si courte durée, puisque cela revient à environ 3000 départs de feu par jour.
Le record absolu vieux de plus de quinze ans, a été battu le 22 août dernier avec 3350 départs de feu en une seule journée. C’est l’été de tous les records puisque le mois d’août a été plus catastrophique que l’année précédente avec environ 20% d’incendies en plus. Le mois de septembre n’a pour le moment rien à envier, et l’on peut craindre le pire. En quatre jours, le nombre d’incendies observés par satellite équivaut à plus des deux tiers du total de septembre 2021.
C’est au coeur de l’Amazonie, à la frontière entre les états de Rondonia, d’Acre et d’Amazonas, que la forêt est la plus touchée. A proximité de la ville de Porto Velho, le plus gros des dégâts est aussi tout proche des frontières boliviennes et péruviennes.
Les images satellites parlent d’elles mêmes et font froid dans le dos. C’est une région immense qui est touchée, plus grande qu’on n’ose l’imaginer. Partout le même constat et le même spectacle désolant. Des zones entières dévastées, des pans entiers de la forêt brûlés, carbonisés, et un immense panache de fumée. L’odeur de brûlé est partout, l’air quasiment irrespirable pour les villes voisines. Un voile de fumée permanent s’est installé dans le ciel, et le soleil peine à faire parvenir ses rayons.
La politique de Bolsonaro en cause
Sous l’ère Jair Bolsonaro, la déforestation de l’Amazonie a augmenté de plus de 75%. Les incendies sont le plus souvent volontaires, d’origines humaines. Même si a cette période, la sécheresse marque le plus souvent ce territoire, cette fois c’est une partie de la forêt qui ne devrait pas être touchée. En effet, les feux sont allés plus loin cette fois, pénétrant l’Amazonie au plus profond, là où la forêt est généralement dense et humide, loin d’être inquiétée par des feux.
L’origine humaine et criminelle de ces feux ne font alors aucun doute. La déforestation a plusieurs buts ici. Permettre l’exploitation des terres pour toujours plus d’élevages, d’agricultures.
Dans un contexte écologique tendu, la politique d’extrême droite de Jair Bolsonaro est pointée du doigt. Depuis plus de quatre ans, le président sortant a encouragé le lobby de l’agro-business dans ces zones qui sont censées être protégées. Il a aussi bien entendu, limité les pouvoirs des organismes de surveillance environnementale, pouvant ainsi agir en toute impunité.
Pour l’ONG Observatoire du Climat, l’Amazonie « subit les assauts criminels qui, encouragés par le gouvernement, provoquent la plus grande vague de destruction de la forêt en près de deux décennies« . Pour les écologistes, le président sortant néglige la préservation de l’Amazonie au bénéfice de l’agriculture massives et des activités minières.
Bilan de cette politique à contre courant : une augmentation de plus de 75% en matière de déforestation de l’Amazonie brésilienne par rapport à la décennie précédente. Raoni Matuktire, cacique et leader des Indiens d’Amazonie, déclare cette politique comme « crime contre l’humanité« .
Campagne électorale brésilienne
Le 2 octobre prochain, les brésiliens vont pouvoir voter lors des élections présidentielles. Et si le sujet devrait tous nous concerner et alerter de plus en plus pour la survie de notre espèce, le sujet est quasiment absent des débats et des campagnes. Pour Bolsonaro, président sortant, ce n’est même pas un sujet et ne concède pas perdre du temps à en parler.
Le plus grand rival de Bolsonaro, Lula ex-président de gauche et grand favori au scrutin, évoque un peu plus le sujet. Mais toutefois, ce sujet n’est pas sa priorité et il préfère axer sa campagne sur la pauvreté, le chômage ou l’insécurité alimentaire. De grands sujets qui sont la préoccupation des brésiliens dans un climat ou l’inflation ne risque pas d’arranger les choses.
Et si tous les pays et dirigeants de ce monde parlent de plus en plus d’écologie dans leur campagne ou leur mandat, l’incendie massif et vertigineux qui se produit en ce moment même en Amazonie n’est que très peu évoqué. Pourtant, ce sujet devrait être principal, puisqu’au delà des frontières brésiliennes, c’est un sujet qui concerne le monde entier. Une des plus grandes forêts du monde part en fumée à une vitesse folle, et pourtant le silence est assourdissant.
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