Deux trains sont entrés en collision en Grèce dans la nuit du 28 février au 1er mars. L’accident et le feu qui a suit ont causé la mort de plus de 30 individus.
Dans les environs de Larissa, ville grecque située au centre du pays, un convoi de marchandises et un train de voyageurs de la ligne Athènes-Thessalonique (les deux plus grandes villes de Grèce) se sont télescopés cette nuit. Les wagons transportant les personnes ont déraillé, avant de s’embraser. Le bilan fait provisoirement état de 36 morts et d’au moins 85 blessés, dont « 66 hospitalisés et six en soins intensifs », a indiqué le porte-parole des pompiers Vassilis Varthakoyiannis. 350 passagers se trouvaient à bord, ceux des wagons 1 et 2 ont disparu sous les flammes. Le nombre de pertes devrait encore augmenter. Les médias nationaux décrivent l’accident comme « le pire jamais arrivé dans le pays ».
« Le processus d’évacuation est en cours et se déroule dans des conditions très difficiles en raison de la gravité de la collision entre les deux trains », informe Vassilis Varthakoyiannis.
Les équipes de secours sont fortement mobilisées sur les lieux du drame, totalisant 150 pompiers et 40 ambulances. Deux immenses grues ont été installées afin d’aider à déblayer des pans de train. Dans la nuit, 194 passagers ont déjà pu être évacués.
« C’est un accident inimaginable. Deux trains se sont retrouvés sur la même voie et sont entrés en collision frontale, probablement à cause d’une erreur humaine. Aucun système de sécurité, télécommande et feux de circulation ne fonctionne. Cet horrible accident aurait été évité si les systèmes de sécurité fonctionnaient », a déclaré le président du syndicat des conducteurs de train OSE, Kostas Genidounias.
Un accident aux circonstances obscures
Pour l’heure, les raisons de la collision frontale entre les deux trains ne sont pas connues. Ils roulaient « depuis plusieurs kilomètres » sur la même voie, a précisé le porte-parole du gouvernement grec. Une source policière a donc annoncé que le chef de la gare de Larissa a été arrêté : « Les faits qui lui sont reprochés seront annoncés sous peu ». Les premiers wagons en tête des voitures, dont le wagon-restaurant, ont été pulvérisés. Les conducteurs respectifs ont également perdu la vie dans le choc. « Le train s’est retourné complètement et a failli tomber dans le ravin, puis la moitié du wagon a commencé à prendre feu », a aussi raconté un passager.
En raison du tragique accident de train ayant causé près de 40 décès vers Larissa, les deux rencontres de Coupe de Grèce Lamia-PAOK et Olympiakos-AEK sont reportées.
Une pensée pour toutes les victimes et leur famille… pic.twitter.com/oeA4xrDKw8
— Football Grec France (@footgrec) March 1, 2023
Des survivants ont demandé des comptes à la compagnie ferroviaire : « J’avais l’impression que quelque chose n’allait pas bien quand nous nous sommes arrêtés. Nous avons été retardés à cause du trafic intense sur les voies ferrées, le conducteur nous a dit que nous serions retardés de quinze minutes, car c’est une voie unique. Nous aurions probablement dû être retardés davantage, [ce] n’était pas correctement planifié », a-t-on entendu sur la chaîne de télévision Mega.
L’AFP a indiqué qu’une réunion de crise du gouvernement a été organisée : « Le premier ministre Kyriakos Mitzotakis est en route pour le site de la collision, tandis que le ministre de la santé est déjà sur place. Le ministre de l’intérieur Takis Theodorikakos supervise la situation depuis le centre de gestion de crise avec les dirigeants de la police et des pompiers ».
De jeunes victimes
La plupart des passagers à bord étaient des étudiants qui rentraient à Thessalonique après un week-end prolongé lié à un jour férié en Grèce. Un adolescent survivant a confié aux journalistes grecs que, juste avant l’accident, il avait senti un fort freinage et vu des étincelles, puis qu’il y avait eu un arrêt soudain : « Notre wagon n’a pas déraillé, mais ceux qui étaient devant ont déraillé et ont été écrasés. »