Après l’annonce de la composition des membres de son gouvernement ce vendredi, Elisabeth Borne est au cœur du débat sur la stabilité de son projet et sur le choix de ses ministres.
Quinze ministres, dont Elisabeth Borne se présentent pour les législatives de ce mois de juin. Cependant, s’ils ne sont pas élus, ces derniers devront démissionner. C’est Emmanuel Macron qui a renouvelé la consigne en vigueur depuis 2007, par Nicolas Sarkozy. « La logique c’est que, quand on est battu, ca veut dire qu’on n’a pas le soutien du peuple et qu’on ne peut pas rester au gouvernement » expliquait François Fillion, quinze ans plus tôt.
Les membres du gouvernement actuel ne doivent pas s’impliquer publiquement dans les campagnes électorales. Ils sont en « période de réserve », passés sous silence, et défendus d’utiliser les moyens de l’Etat pendant cette période électorale.
Des accusations de viols au sein des ministres
Deux femmes on témoigné contre Damien Abad auprès de Mediapart pour des faits qui se seraient déroulés en 2010 et 2011. Le tout nouveau ministre de l’Autonomie, des Solidarités et des Personnes handicapées est accusé de viol. Ce dernier conteste les faits.
Une des femmes a témoigné auprès de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique. L’autre a porté plainte en 2012 puis en 2017, l’affaire a été classée sans suite. Elisabeth Borne précise qu’elle n’était pas au courant de ces faits. Elle s’est entretenue avec Damien Abad dimanche soir. « Je peux vous assurer que s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on tirera toutes les conséquences de cette décision », a-t-elle déclaré, affirmant qu’il ne pouvait y avoir « aucune impunité » concernant les violences sexuelles.
Mais il n’est pas le seul ministre a avoir été accusé de tels actes. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur a également été accusé d’agression sexuelle.
La plaignante s’est adressée à Gérald Darmanin en 2009, quand il était chargé de mission au service des affaires juridiques de l’UMP, pour tenter de faire réviser une condamnation datant de 2004 pour chantage et appels malveillants à l’égard d’un ex-compagnon. Elle accuse Gérald Darmanin de lui avoir fait miroiter son aide en échange de faveurs sexuelles. La plainte pour viol a été classée en « non-lieu » par le parquet de Paris.
Des ministres mis à découvert
Eric Dupond-Moretti, et ministre de la Justice est soupçonné d’avoir profité de sa fonction de garde des Sceaux pour régler ses comptes avec des magistrats avec lesquels il avait eu maille à partir quand il était encore avocat, ce qu’il réfute. Le 10 mai, le parquet général près la Cour de cassation a pourtant communiqué ses réquisitions à l’encontre du ministre de la Justice.